Les spreads de crédit ont un potentiel de resserrement significatif à moyen terme

Stéphane Guérin, responsable de l’analyste crédit de CM-CIC AM
Violaine Le Gall

L’Agefi : Le resserrement des spreads de crédit peut-il se poursuivre ?

Stéphane Guérin: Depuis six mois le resserrement des spreads de crédit, historique par son ampleur, a simplement effacé l’augmentation de la prime de risque, également historique, qui a suivi la faillite de Lehman et reflétait l’aversion généralisée pour le risque dans un contexte de craintes d’effondrement du système financier mondial. Or, ces craintes ont disparu grâce aux mesures de soutien des Etats au secteur bancaire et aux actions énergiques des banques centrales qui ont drastiquement baissé leurs taux directeurs et inondé le marché de liquidités. De nombreux indicateurs montrent que la sortie de crise est en cours. Moody’s anticipe ainsi qu’après un pic de 12,5 % au quatrième trimestre 2009, le taux de défaut global des émetteurs high yield descendra à 4,5 % au troisième trimestre 2010, soit un niveau proche de sa moyenne historique. Par ailleurs, les récents résultats trimestriels des entreprises ont dans l’ensemble été supérieurs aux attentes, même s’ils sont globalement en net recul sur un an. Dans ce contexte, les spreads de crédit, qui sont toujours à des niveaux historiquement élevés, restent attractifs et possèdent encore, selon nous, un potentiel de resserrement significatif à moyen terme.

Dans ce contexte, quelle est votre stratégie ?

Notre stratégie consiste à privilégier la dette bancaire, y compris les lower tier two sur des maturités courtes, les secteurs défensifs des utilities et des télécoms ainsi que les secteurs de la distribution et des biens de consommation. Nous sommes très sélectifs sur les autres corporates et n’investissons qu’à très court terme sur le secteur automobile.

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