
Les risques de déflation sont au cœur des préoccupations de la BCE
La décision de la BCE, le 7 novembre, de baisser ses taux directeurs de 0,50% à 0,25% a surpris nombre d’observateurs, qui ne s’attendaient pas à une réaction de Mario Draghi avant décembre prochain. En réalité, cette décision n’était pas si surprenante au regard de l’essouflement de l’activité dans certains secteurs d’activité - comme l’a montré l’indice PMI manufacturier français - ou encore de la situation de quasi-déflation que connaissent les pays du Sud de l’Europe.
L’urgence est précisément venue des statistiques d’inflation publiées pour le mois d’octobre : la hausse des prix à la consommation en zone euro a en effet reflué de +1,1% à +0,7% (son niveau le plus bas depuis 2009) alors que l’objectif de la BCE se situe juste en dessous des 2%. Certes le PIB de la zone euro devrait croître d’environ 1% l’an prochain, mais l’activité reste atone et le taux de chômage vient d’atteindre un nouveau record à 12,2%.
La décision de la BCE vient d’autant plus à propos qu’il y a fort à parier que l’inflation restera durablement basse, compte tenu de la faiblesse du crédit. Le graphique ci-joint montre d’ailleurs que si l’inflation globale dépassait encore 2% en 2012, l’inflation sous-jacente (indice retraité de sa composante conjoncturelle, des prix soumis à l’intervention de l’Etat ou volatils) n’a jamais dépassé 2% ces dernières années et est restée très modérée même durant les pics inflationnistes de 2008 et fin 2011. En outre, une partie de l’inflation globale est liée à la hausse de la pression fiscale, celle-ci étant désormais appelée à connaître une plus grande modération. Il ne reste plus qu’à espérer un assouplissement des conditions d’octroi de crédit bancaire, une des principales limites à la reprise tant attendue.
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Royaume-Uni : 5 000 londoniens ont manifesté contre la visite de Donald Trump
Londres - «Trump n’est pas le bienvenu», «Pas de tapis rouge pour la haine": quelque 5.000 personnes selon la police ont manifesté mercredi dans le centre de Londres, sous un ciel gris, contre la venue du président américain qui a entamé une visite d’Etat au Royaume-Uni. A une quarantaine de kilomètres du château de Windsor, où Donald Trump est reçu avec les honneurs par la famille royale, les manifestants ont marché de Regent’s Park jusqu’au Parlement britannique. «Il sème la destruction et le désordre à travers le monde entier», a indiqué à l’AFP Dave Lockett, ancien enseignant de 67 ans, qui s’inquiète que les «idées véhiculées par Trump gagnent la société» britannique. Une centaine d’organisations politiques et ONG comme Amnesty International, les Amis de la Terre, Palestine Solidarity Campaign ou Stand Up to Racism ont participé à la marche, sous haute surveillance policière avec 1.600 agents et un hélicoptère. La Metropolitan Police a estimé à 5.000 le nombre de manifestants, brandissant des pancartes «Les migrants sont les bienvenus, Trump n’est pas le bienvenu», «Non aux fascistes» ou «Pas de tapis rouge pour la haine». «J’ai observé le premier mandat de Donald Trump, avec tous les dégâts qu’il a causés, et je suis terrifié par le deuxième», déclare à l’AFP Dale Phelan, 28 ans, dont la pancarte dénonce l’existence de «camps de concentration» pour les migrants outre-Atlantique. «Tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive ensuite généralement ici», ajoute-t-il, citant la promesse de Nigel Farage, à la tête du parti d’extrême droite britannique Reform UK, d’expulser jusqu'à 600.000 migrants en cinq ans s’il devenait Premier ministre. Le président américain évite la capitale britannique et le public pour sa deuxième visite d’Etat, de mercredi à jeudi, largement à l’abri des regards. «Valeurs progressistes» «Il sait que nous protestons contre lui», et préfère «faire un petit tour triste en calèche tout seul à Windsor, avec un défilé que personne ne verra», ironisait un porte-parole de Stop Trump Coalition. Selon un sondage YouGov/Sky publié mercredi, près de la moitié des Britanniques (45%) pensent que c'était une erreur d’inviter Donald Trump pour une deuxième visite d’Etat, et quasiment 70% d’entre eux ont une opinion défavorable du président américain. Dans le cortège, qui avance au rythme des tambours, flottent de dizaines de drapeaux palestiniens, une pancarte accusant Trump, allié d’Israël, de «bombarder des enfants à Gaza pendant qu’il festoie au Royaume-Uni». «Personne ne devrait l’accueillir», dénonce Yashi Sriram, doctorante de 32 ans, qui «n’en revient pas qu’on lui déroule le tapis rouge». La manifestation de mercredi n’a pas rassemblé autant de participants que celles qui avaient été organisées lors de la première visite d’Etat du président américain, en 2019. A cette époque, un ballon géant baptisé «Baby Trump», le caricaturant en bébé furieux en couche-culotte, avait flotté au-dessus de la capitale, avec la bénédiction du maire travailliste Sadiq Khan. Les relations sont tendues entre l'édile et Donald Trump, qui l’a en juillet qualifié de «mauvais type». Sadiq Khan a quant à lui appelé le gouvernement travailliste de Keir Starmer, soucieux de maintenir de bonnes relations avec le président américain, à savoir se montrer «critique» et à «dire la vérité» à Donald Trump. «Nous sommes déterminés à faire de notre ville une forteresse contre la haine et un phare d’espoir (...), nous défendons fièrement nos valeurs progressistes» a-t-il écrit dans une tribune dans le Guardian, quelques jours après une manifestation d’extrême droite qui a rassemblé jusqu'à 150.000 personnes à Londres. Avant son arrivée, des dizaines de manifestants anti-Trump s'étaient rassemblés à Windsor mardi pour protester contre sa venue. Des militants de l’organisation Led by Donkeys («Dirigés par des ânes») ont aussi projeté des images du président et du criminel sexuel Jeffrey Epstein sur une tour du château de Windsor. Quatre personnes ont été immédiatement arrêtées. Clara LALANNE © Agence France-Presse -
Nucléaire iranien : Paris, Berlin et Londres exigent des avancées, menacent de sanctions
Paris - Les ministres des Affaires étrangères allemand, britannique et français ont signifié mercredi à leur homologue iranien qu’ils attendaient toujours des gestes «concrets» sur le programme nucléaire pour éviter la réimposition de leurs sanctions qui pourrait intervenir dans dix jours. Johann Wadephul, Yvette Cooper et Jean-Noël Barrot se sont entretenus par téléphone mercredi avec Abbas Araghchi, qui dit l’Iran disposé à trouver une solution «juste et équilibrée». A l’issue de leur entretien téléphonique, le gouvernement allemand a affirmé que «la balle était dans le camp de l’Iran». Les trois pays, réunis sous l’acronyme E3, «ont réitéré l’offre d’extension» du délai avant un rétablissement des sanctions (dit «snapback»), «proposée il y a près de deux mois», a expliqué à l’AFP une source diplomatique française. «Il revient à l’Iran de s’en saisir au plus vite en faisant les gestes concrets nécessaires», a-t-elle ajouté. «L’Iran est prêt à trouver une solution juste et équilibrée qui garantisse les intérêts mutuels», a déclaré de son côté Abbas Araghchi tout en prévenant que «pour atteindre cet objectif», les E3 devaient adopter «une approche responsable et indépendante» et «s’abstenir de se laisser influencer par d’autres acteurs», ciblant sans les nommer les Etats-Unis et Israël. «A ce stade, les mesures prises par l’Iran n’ont pas été suffisantes», avait regretté plus tôt un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères en référence notamment à l’accord trouvé le 9 septembre entre l’Iran et l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur un nouveau cadre de coopération. Cet accord ne s’est pas traduit par une reprise immédiate des inspections suspendues par Téhéran après les frappes israéliennes et américaines menées en juin durant la guerre des 12 jours. Conditions Le dernier échange entre les chefs de la diplomatie remontait à fin août lorsque les Européens ont notifié Téhéran le déclenchement du mécanisme du «snapback» permettant de rétablir dans un délai de 30 jours les sanctions de l’ONU contre la République islamique, en vertu de l’accord international sur le contrôle du programme nucléaire iranien de juillet 2015 et endossé à l'époque par une résolution du Conseil de sécurité. Pour éviter ce scénario, qui affaiblirait davantage l'économie iranienne, les pays de l’E3 ont émis plusieurs conditions, selon plusieurs sources diplomatiques occidentales, à commencer par le plein accès par l’AIEA aux sites iraniens. Pour l’heure, l’accès aux installations nucléaires iraniennes ne peut se faire qu’avec l’approbation du Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité de l’Iran. En outre, inspecter les sites les plus sensibles endommagés par les frappes israéliennes et américaines est particulièrement «compliqué» en raison de «préoccupations environnementales et de sécurité», a mis en avant Téhéran. Discussions incertaines avec Washington Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l’Iran avec les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête et Israël, ennemi juré de l’Iran, qui soupçonnent le pouvoir iranien de vouloir se doter de la bombe atomique. Ce que l’Iran dément vigoureusement, défendant son droit au nucléaire pour des besoins civils. Début septembre, un rapport confidentiel de l’AIEA, consulté par l’AFP, faisait néanmoins apparaître que l’Iran avait accéléré, avant la guerre de juin, le rythme de production de ses réserves d’uranium enrichi à 60%, seuil proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. La semaine dernière, le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que «l’ensemble» de la matière nucléaire enrichie demeurait «sous les décombres» d’installations endommagées par les bombardements en juin, une déclaration susceptible de satisfaire les Européens qui souhaitaient avoir une déclaration sur le statut de ses matières enrichies. Outre la reprise immédiate des inspections des sites par l’AIEA, Berlin, Londres et Paris exhortent l’Iran à reprendre les négociations avec les Etats-Unis. Téhéran et Washington avaient engagé en avril des pourparlers, brutalement interrompus par les frappes d’Israël et des Etats-Unis en Iran. Pour l’heure, les perspectives de reprise des négociations avec Washington demeurent incertaines, alors que Téhéran exclut toute discussion sur des restrictions à son programme balistique, voulu par les Etats-Unis. Lundi, aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a déclaré que Washington poursuivrait sa politique de pression maximale contre Téhéran. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a qualifié mercredi ces propos d’"absurdités». «Nous restons pleinement engagés dans la recherche d’une solution diplomatique à la crise nucléaire Iranienne», a assuré pour sa part mercredi la source diplomatique française, malgré les obstacles de taille. Delphine TOUITOU avec Jastinder KHERA à BERLIN © Agence France-Presse -
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