Les prix du pétrole s’exposent à une correction

Après un retour à 106,25 dollars du baril WTI à la suite du rapport mensuel de l’AIE et d’une note de Goldman Sachs, les cours ont cependant rebondi hier
Patrick Aussannaire

Correction de court terme ou retournement de tendance ? Le rapport mensuel de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et une note publiée par Goldman Sachs ont tous deux alimentés la correction du prix du baril de pétrole WTI coté à New York mardi soir de 3,67 dollars à 106,25, soit une baisse de 3,3%. Il est ainsi revenu à son plus bas niveau depuis deux semaines et en baisse de 5,8% depuis le mois de février. Le cours du WTI reprenait cependant plus de 80 cents hier au-dessus de 107 dollars après la publication de stocks inférieurs aux attentes aux Etats-Unis. Le Brent, passé de 127 dollars à moins de 122 dollars en deux jours, a suivi le même chemin.

Malgré le maintien de ses prévisions de demande de pétrole brut pour l’année 2011, l’AIE a averti mardi que les premières données concernant les mois de janvier et février suggèrent que la forte hausse des prix du pétrole a déjà commencé à affecter le niveau de la demande de brut. Elle serait en recul de 700 000 barils jour (bj) à 88,3 millions bj sur le mois de mars. Une tendance confirmée par l’Opep, qui a révisé en légère baisse de 50.000 bj sa prévision de croissance de la demande 2011, à 1,39 million de bj. L’AIE reconnaît néanmoins qu’à court terme le séisme japonais devrait soutenir la demande mondiale.

Dans leur note, les analystes de Goldman Sachs anticipent un retour des cours du pétrole vers les 105 dollars le baril de Brent, évoquant «les dangers immédiats d’une érosion de la demande qui résultent d’une baisse de la consommation des ménages quand le prix du pétrole devient trop élevé, un phénomène qui semble apparaître aux Etats-Unis lorsque le pétrole atteint 4 dollars par gallon». Or, les prix moyens du gallon ont atteint les 3,86 dollars en avril selon le département de l’énergie américaine, portant la facture pétrolière moyenne par véhicule de 825 à 3.360 dollars, selon l’AIE.

Des chiffres qui n’empêchent cependant pas les analystes de Barclays Capital de considérer que «les prix élevés du pétrole n’ont pas encore un impact considérable sur la demande, dans les pays de l’OCDE ou ailleurs». Comme le souligne la société de gestion GaveKal, «estimer à quel niveau le prix du pétrole commence à affecter l’économie est un exercice très compliqué».

Un dernier élément peut jouer en faveur d’une correction : le niveau quasi record des positions spéculatives à l’achat sur le WTI, qui atteignent 252.151 contrats.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...