Les pays du nord de l’Europe revoient leur stratégie face à la crise

Le gouvernement suédois a revu ses prévisions de croissance à la baisse, un jour après que la Banque de Norvège a renoncé à relever ses taux
Patrick Aussannaire

Les turbulences à l'œuvre sur les marchés financiers et la crise de la dette de la zone euro assombrissent les perspectives de l'économie suédoise, a déclaré jeudi Anders Borg, le ministre des Finances du pays. «Notre prévision pour 2012 va être sensiblement inférieure à ce que nous avions estimé dans notre budget du printemps», a déclaré Anders Borg. Au printemps dernier, le gouvernement suédois tablait sur une croissance de 4,6% en 2011 et de 3,8% en 2012. Ce qui laisse toutefois des marges de manœuvre.

Mais, même si la tempête sur les marchés ne s’avère que de courte durée, Anders Borg estime quand même que la Suède, dont l'économie est largement dépendante des exportations, entrera dans une phase de croissance plus modérée. Les investisseurs, à la recherche de rendements élevés, se tournent vers les pays nordiques, faisant ainsi grimper les devises. Et la hausse de la couronne suédoise, qui a gagné 1,4% contre le billet vert à 6,4904 couronnes pour un dollar, devrait peser sur les exportations du pays.

Le 5 juillet, la Riksbank avait annoncé un septième tour de vis monétaire dans un contexte de forte croissance et d’une inflation nettement supérieure à l’objectif de la banque centrale. Avant ce nouveau pic de la crise, il était largement anticipé que la banque centrale suédoise procède à une nouvelle révision à la hausse, de 25 points de base à 2,25%. Aujourd’hui, les avis sont nettement plus partagés.

Annika Winsth, chef économiste chez Nordea, estime ainsi que «si l’humeur est la même à la prochaine réunion de la Riksbank, alors je ne pense pas qu’elle procèdera à un nouveau relèvement de ses taux directeurs». Et Martin Tallroth, stratégiste taux chez Swedbank, de considérer que «nous anticipons toujours une hausse en septembre, mais il est clair qu’il y a un risque baissier dans la situation courante.»

D’autant qu’en plein cœur du vent de panique qui s’est emparé des marchés financiers mercredi, la banque centrale norvégienne a renoncé à relever ses taux. Les économistes interrogés par Bloomberg étaient 11 à anticiper une hausse des taux de 25 points de base à 2,50%, contre seulement 3 pour le statu quo. «La décision doit spécialement être perçue en référence au contexte, les récentes secousses sur les marchés financiers et les signes clairs d’une croissance internationale plus faible», a expliqué le gouverneur de la banque norvégienne, Oeystein Olsen.

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