
Les obligations souveraines de la BCE lui rapportent gros
A l’heure où l’arrêt de la stérilisation du programme de rachats de dettes souveraines est évoqué comme un outil possible d’assouplissement monétaire en zone euro, le SMP aura en tous cas continué à faire le bonheur de la BCE en 2013. Dans le cadre de la publication de ses résultats annuels, l’autorité a indiqué hier que ses avoirs en obligations d’Etat détenues dans le cadre du programme lui ont rapporté 962 millions d’euros de produit net d’intérêts perçus l’année dernière, soit 67% de son résultat net total de 1,44 milliard.
Sur ce montant, le produit net d’intérêts tiré de la détention des seules obligations grecques se monte à 437 millions d’euros. Un gain néanmoins en retrait par rapport à l’année 2012 au cours de laquelle la BCE avait encaissé un produit net d’intérêts issu des achats de titres SMP de 1,1 milliard, dont la moitié sur les obligations grecques. Les intérêts touchés sur les titres détenus en pension par la BCE dans le cadre du programme SMP représentent 72% des intérêts totaux, qui comprennent également 406 millions d’euros relatifs à sa part dans le total des billets en euros en circulation.
Au 31 décembre, ses avoirs en obligations d’Etat représentaient 185,7 milliards d’euros, après 178,8 milliards un an plus tôt. Les obligations souveraines italiennes représentent à elles seules près de la moitié de ce total, soit 89,7 milliards d’euros, pour une durée résiduelle de 4,1 années. Les titres espagnols représentent 38,8 milliards (21% du total) pour une durée résiduelle de 3,6 ans, alors que les titres grecs ne viennent qu’en troisième position avec un montant détenu de 27,7 milliards d’euros, soit une part de seulement 15% et une durée résiduelle de 3,4 années. Les obligations portugaises et irlandaises ont un poids plus limité à respectivement 19,8 et 9,7 milliards.
La BCE a également publié le montant du salaire annuel versé à son président Mario Draghi qui a atteint 378.240 euros bruts en 2013, en hausse de 1,1% sur un an. Un montant supérieur de 17% à celui du vice-président Vítor Constâncio dont la rémunération est de 324.216 euros, et de 38% par rapport aux 270.168 euros perçus par les autres membres du directoire, tels que le français Benoït Coeuré, l’allemand Jörg Asmussen (parti depuis), ou le belge Peter Praet. Le Luxembourgeois Yves Mersch touche une rémunération supérieure à celle de ses collègues, de 281.833 euros.
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