Les marchés américains vont tester des pas de cotation plus larges

L’expérience qui commencera en 2016 doit permettre de déterminer l’impact des pas de cotation sur la liquidité des titres, notamment des PME.
Solenn Poullennec

Le régulateur américain, la Securities and Exchange Commission (SEC) a donné son feu vert définitif au lancement dès le 6 mai 2016 d’un programme pilote de deux ans destiné à améliorer la liquidité sur les plus petites valeurs boursières en élargissant les pas de cotation.

«Les données générées par cette importante initiative sur la structure de marché devraient améliorer notre compréhension de l’impact des pas de cotation sur la liquidité du marché; elles nous aideront à envisager des nouvelles initiatives pouvant encourager le trading sur les titres des émetteurs de plus petites capitalisations», a déclaré la présidente du régulateur, Mary Jo White, dans un communiqué la semaine dernière.

Ce programme veut tirer les leçons de la généralisation en 2001 aux Etats-Unis d’un pas de cotation minimum de 0,01 dollar (decimalization). Avant ce mouvement, les prix évoluaient au minimum de 12,5 centimes ou encore de 6,25 centimes. L’initiative de la SEC a été encouragée par les parlementaires américains qui lui ont demandé, en 2012, de se pencher sur l’impact de la diminution des pas de cotation sur la liquidité des titres des PME et des ETI.

Le programme s’appliquera notamment aux entreprises qui ont une capitalisation boursière égale ou inférieure à 3 milliards de dollars et dont 1 million de titres ou moins sont traités chaque jour sur les marchés. A côté d’un groupe «témoin» de quelque 1.400 titres, trois groupes expérimentaux de 400 titres chacun seront constitués. Ces derniers testeront les effets d’un pas de cotation minimum de 0,05 dollar avec des règles propres à chacun, par exemple des dérogations pour les ordres de blocs. Le programme pilote se veut aussi un test pour une règle favorisant le trading sur les lieux de négociations transparents («trade-at» requirement).

La SEC, qui a travaillé avec les Bourses et l’autorité de régulation de l’industrie financière Finra, l’association professionnelle, indépendante du gouvernement, a sensiblement modifié sa copie par rapport aux premières propositions qu’elle avait pu faire. Elle a ainsi décidé de prolonger l’expérience de 1 à 2 ans, d’abaisser le niveau de capitalisation des entreprises éligibles ou encore de limiter l’étendue des dérogations accordées aux transactions de blocs. Les Bourses et la Finra devront transmettre une première analyse des résultats de l’expérience à la fin de 2017.

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