Les investisseurs vendent massivement l’euro avant le verdict de la BCE

Les positions nettes vendeuses ont progressé avant la réunion de jeudi, avec une parité contre dollar qui est repassée sous le seuil de 1,36
Patrick Aussannaire

Les marchés ont foi dans les promesses de la BCE. Les positions nettes vendeuses sur l’euro prises par les investisseurs internationaux sur le marché monétaire ont progressé à un nombre de 16.633 contrats sur la semaine achevée le 27 mai dernier, contre 9.220 la semaine précédente, selon les données fournies par la CFTC. «Les positions nettes vendeuses sont revenues à leurs niveaux qui prévalaient avant le point bas de l’euro atteint après la baisse de taux de la BCE en novembre dernier, même si elles restent faibles comparées à leur moyenne historique», précise SG CIB.

L’indicateur de flux Citigroup met en avant que certaines positions vendeuses à effet de levier auraient été coupées depuis le 27 mai, ce qui suggère que «l’euro ne semble plus aussi surévalué qu’en début d’année». Des prises de profit avant jeudi ne sont pas exclues «dans une logique de prudence qui inciterait les investisseurs à vendre les faits», selon BNP Paribas CIB. Hier, le cours de la monnaie unique est repassé sous la barre des 1,36 contre dollar pour revenir à son plus faible niveau depuis février. En moins d’un mois, la devise s’est ainsi dépréciée de 3,4%.

Le journal allemand FAZ estimait dimanche que la BCE pourrait annoncer un programme de prêts à long terme et à taux réduits aux banques, conditionné à l’octroi de financements aux PME. Après une période de test, le montant pourrait atteindre à terme 40 milliards d’euros.

CA CIB alerte néanmoins sur le fait que l’euro pourrait subir une correction haussière si la BCE s’abstient de baisser jeudi son taux de dépôt en territoire négatif. Une action est largement anticipée depuis qu’Yves Mersch, membre de la BCE, a indiqué qu’il n’y aurait pas de resserrement du corridor des taux directeurs, ce qui induit un taux de dépôt négatif en cas de baisse du taux de refinancement.

A plus long terme, BNP Paribas CIB estime que «le risque d’un cycle d’appréciation prolongé de l’euro après la réunion est assez faible». «Si des mesures de rachats d’actifs (QE) plus agressives sont peu probables cette semaine, la conférence de presse et la publication des projections d’inflation ajustées de la BCE pourraient suggérer qu’elles ne sont néanmoins pas exclues» dans le futur, explique la banque qui voit l’euro chuter à 1,30 d’ici à la fin de l’année, soit un recul de 4,5% par rapport aux cours actuels et de 7% par rapport au plus haut de 1,3928 atteint début mai.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...