
Les investisseurs refusent encore de croire à une baisse durable du yuan
Les investisseurs peinent à s’ajuster au nouveau paradigme fixé par Pékin sur la variation du yuan. La valeur de la devise contre dollar est ainsi tombée à 6,2493 hier, son plus faible niveau depuis octobre 2012. Depuis son plus haut de 6,0196 atteint le 20 janvier, le yuan s’est ainsi déprécié de 3,8% en moins de trois mois, alors qu’il avait mis 14 mois pour s’apprécier d’autant.
En outre, si dans le passé la hausse des prix structurellement plus forte en Chine qu’aux Etats-Unis accentuait l’appréciation du yuan en termes réels, la forte chute de l’inflation chinoise a augmenté sa dépréciation réelle de 0,4 point contre dollar. A court terme, Natixis n’exclut pas «des sorties massives de capitaux financiers entraînant une forte dépréciation du yuan».
Une dépréciation «entièrement orchestrée par la politique de la PBOC (banque centrale chinoise, ndlr), et à laquelle les marchés n’ont pas encore répondu», selon la société de gestion GaveKal. Malgré des données mensuelles erratiques, les entrées de capitaux sont restées solides au premier trimestre avec une hausse des réserves de changes de 128,7 milliards de dollars, à 3.950 milliards. En outre, les achats nets de devises étrangères par les banques du pays ont atteint 189,2 milliards de yuans en mars.
Des chiffres qui «suggèrent que le secteur privé n’est ni à l’origine de la chute du yuan, ni pleinement convaincu que la dépréciation récente remette en cause sa tendance de long terme à l’appréciation, dans la mesure où ils ont continué à acheter des yuans et à vendre des devises étrangères», explique GaveKal. Le consensus prévoit une appréciation du renminbi de respectivement 1,3%, 2,7% et 3,5% à 3, 6 et 12 mois.
La faiblesse de la devise a pesé sur la performance des obligations «dim sum», avec un rendement total en baisse de 2,1% en dollars au premier trimestre, selon HSBC. Les émissions records de 125 milliards de yuans ont également tiré les rendements à la baisse, malgré les efforts des autorités pour rendre le marché attractif pour les investisseurs de long terme et la duration courte du marché «offshore».
Le rebond anticipé du yuan et les 33 milliards de yuans de titres arrivant à maturité au deuxième trimestre devraient permettre un retour vers des rendements positifs, selon HSBC. De son côté, CA CIB met en avant l’attractivité des swaps croisés de devises à deux ans, qui à 1,35% (contre 2,36% mi-2013) offrent des niveaux attractifs pour les investisseurs étrangers.
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