Les investisseurs institutionnels ont gardé leurs distances avec la Russie

Les détenteurs d’actifs ont peu ou pas d’exposition directe en Russie, et font le point sur leurs investissements via des fonds. Certains prennent des mesures de sanction.
Laurence Pochard et Thibaud Vadjoux

Face à l’offensive militaire lancée par le Russie, jeudi 24 février, en Ukraine, les investisseurs institutionnels restent calmes car peu exposés aux actifs russes. CNP Assurances, par exemple, n’a pas d’exposition directe à des actifs russes, ni d’implantation dans le pays. L’assureur fait état d’une « exposition extrêmement marginale », proche de 0% via des fonds ouverts ou dédiés gérés par des sociétés de gestion et indexés sur des indices émergents intégrant une faible proportion des titres d’émetteurs russes. Autre bancassureur, BNP Paribas Cardif ne détient pas d’actifs russes dans son fonds général. Il ne fournit pas d’estimation de son éventuelle exposition indirecte. De son côté, Axa indique que son exposition en Russie pour les activités d’assurance s'élève à environ 200 millions d’euros. L’assureur a par ailleurs réduit le poids de son portefeuille d’actifs financiers en Russie.

Pour Bpifrance, il s’agit d’investissements dans des entreprises françaises et russes. La banque publique a hérité en 2019 des projets initiés par l’ex-CDC International, branche de la Caisse des dépôts qui avait pour but de nouer des accords de co-investissements entre fonds souverains. Un partenariat avait été entamé dans ce cadre avec le Russian Direct Investment Fund (RDIF) dès 2013, mais Bpifrance n’a pas encore précisé sa position par rapport à cette association et se conformera aux directives de l’Etat français en matière de sanctions.

En 2016, un premier investissement conjoint a été mené dans le verrier français Arc International avec la participation du fonds souverain du Bahreïn Mumtalakat. L’enveloppe prévue était de 250 millions d’euros pour financer un programme d’investissement qui comprenait un volet en Russie, avec une première tranche de 50 millions. Bpifrance est uniquement présente en prêt dans ce dossier. En 2018, un autre investissement a été annoncé dans les projets russes de l’entreprise de biotechnologie marine française Olmix, pouvant aller jusqu'à 15 millions d’euros. La Bpi indique accompagner l’entreprise depuis ses débuts mais n’est pas partie prenante dans le volet russe.

La même année, une opération a été annoncée avec le groupe d’Ehpad Orpéa pour développer ses implantations en Russie. Cet accord, confirmé en 2019, ne s’est jamais matérialisé selon Bpifrance, cité par Les Echos. En 2019, deux nouveaux investissements devaient fournir des solutions d’efficacité énergétique à des entreprises russes : l’un pour monter une coentreprise avec Schneider Electric de 40 millions d’euros et l’autre avec Dalkia, filiale d’EDF. Ce dernier n’a pas non plus été mis en œuvre, d’après Bpifrance.

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