Les institutionnels évacuent les risques liés à l’inflation ou aux Etats-Unis

Le risque d’inflation dans les pays développés n’a que peu d’impact sur les décisions des investisseurs, selon le baromètre L’Agefi / Swiss Life AM
Benoît Menou

Quand bien même «la Fed et la BCE vont maintenir des conditions très accommodantes bien au-delà de ce qui est aujourd’hui anticipé par les marchés«, «le marché du crédit européen devrait de nouveau être sous pression dans un certain nombre de pays dès lors que l’illusion de la reprise économique qui se développe depuis quelques semaines se sera dissipée !». Ce commentaire anonyme illustre l’humeur ambivalente des investisseurs institutionnels français interrogés dans le cadre du baromètre L’Agefi / Swiss Life AM concernant leur évaluation de l’impact sur leurs choix de gestion des risques internationaux de marchés, réglementaires, économiques ou politiques. 61 d’entre eux ont confié leur sentiment entre le 29 août et le 27 septembre.

Premier enseignement de l’enquête aux yeux de Jean-Pierre Grimaud, responsable de la gestion d’actifs pour compte de tiers de Swiss Life AM, «une majorité de répondants donnent le sentiment que l’on reste dans un environnement assez risqué, marqué par de nombreuses incertitudes». Plus des deux tiers des institutionnels interrogés qualifient de «fort» (réponses de 7 à 10 sur une échelle de 0 à 10) l’impact sur leurs décisions des risques liés à la croissance en Europe (à 67%) ou dans les Brics (à 68%). Une majorité se dégage également pour mettre en exergue l’impact du risque lié aux marchés actions, qualifié de fort à 64% côté marchés développés et à 62% côté marchés émergents.

En revanche, les investisseurs se montrent bien «insouciants» selon Jean-Pierre Grimaud face à l’inflation: alors que 80% des sondés notent entre 0 et 4 le risque correspondant sur leurs décisions, nul ne lui attribue une note 9 ou 10 sur l’échelle à 10.

Le panel fait également preuve selon le promoteur de l’étude d’«angélisme envers un pays qui ne fait rien pour juguler sa dette et connaît actuellement un blocage politique susceptible de mettre à terre la planète finance», à savoir les Etats-Unis. 54% des sondés s’inquiètent de la croissance du pays (bien moins donc que pour l’Europe ou les Brics) et 9% seulement qualifient de fort l’impact des risques politiques et sociaux locaux.

Le dirigeant de Swiss Life Asset Managers estime en outre que la perception du risque européen pourrait «fortement évoluer» au regard de prochaines échéances délicates que sont l’avis attendu cette année de la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe sur la validité du programme OMT de la BCE et les élections européennes du printemps 2014.

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