Les inquiétudes sur la demande chinoise font plonger les cours du cuivre et du minerai de fer

Si les prix du cuivre ont sans doute atteint leur point bas, les problèmes de financement des aciéristes pèseront encore sur le minerai de fer
Yves-Marc Le Réour

Les inquiétudes des investisseurs sur la croissance en Chine ont largement contribué à la chute récente du prix de certains métaux. Le cuivre, qui a perdu près de 8% en quatre jours, «souffre du rééquilibrage en cours du pays qui entend désormais privilégier la consommation intérieure par rapport aux investissements», relèvent les économistes de Barclays. Le cours du cuivre, passé hier sous les 3 dollars par livre à New York, a perdu plus de 35% depuis son dernier pic de février 2011.

La mise en production de la mine de cuivre d’Oyu Tolgoï en Mongolie a de surcroît débouché sur la livraison de vastes quantités de minerai sur le marché chinois, favorisant l’apparition d’une surproduction. Mais l’industrialisation du continent asiatique et le raffermissement des économies occidentales «devraient permettre au cuivre de se négocier à un niveau situé entre 3 et 4 dollars par livre d’ici 2 à 3 ans», juge Brad Marwood, directeur général du groupe minier australien Tiger Resources, en estimant que les prix ont désormais atteint leur point bas.

Si la faiblesse de la demande chinoise explique également le plongeon de 45% des prix du minerai de fer depuis début 2011, le redressement des cours devrait être ici plus problématique. Selon Morgan Stanley, «certains groupes sidérurgiques chinois non cotés peinent à trouver des financements et cela a provoqué des ventes paniques sur le marché du minerai de fer». Le resserrement du crédit se fera particulièrement sentir pour les aciéries très polluantes et fortement consommatrices d’énergie. «La Chine veut éliminer les surcapacités en diminuant le nombre des aciéristes de petite taille», explique Shang Fulin, président de la commission de régulation bancaire chinoise.

Les attaques du gouvernement central contre les acteurs de la finance de l’ombre devraient aussi avoir des répercussions sur le secteur, étant donné qu’environ 40% du minerai de fer stocké dans les ports chinois est lié à des contrats de financement. L’augmentation des appels de marge, qui conduira à une hausse des défauts de paiement de certains traders, «aboutira vraisemblablement à une prise de contrôle des stocks par les banques qui ne s’en débarrasseront pas avant que le marché ne rebondisse», juge Evan Lucas, stratégiste chez IG Markets. Rio Tinto, deuxième producteur mondial, table sur une volatilité persistante des prix de ce métal non ferreux à court terme.

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