
Les industriels indiens proposent des comptes à terme aux épargnants
Depuis quelques semaines, les épargnants indiens peuvent confier leur argent à un groupe qui n’est ni une banque ni un établissement financier. Tata Motors, filiale automobile du célèbre conglomérat, a mis en place une gamme de comptes à terme de un à trois ans, avec rémunération progressive: 10% sur un an, 10,5% sur deux ans, 11% sur trois ans. Les actionnaires de Tata Motors, les personnes âgées et les salariés du groupe reçoivent 0,5% supplémentaire.
Ce faisant, Tata n’innove pas à proprement parler, puisque le recours direct par les groupes industriels aux fonds des épargnants «était une façon très répandue de lever de l’argent dans les années 1990», explique un banquier. En dépit du risque pour le déposant de perdre sa mise si le groupe emprunteur fait faillite.
Le développement du crédit bancaire et des marchés de capitaux a ensuite relégué cette technique au deuxième plan. Mais des grands noms de l’industrie s’en emparent de nouveau aujourd’hui, alors que la crise financière a entraîné un quasi-gel des prêts bancaires.
En communiquant largement autour de son initiative et en l’assortissant d’éléments marketing judicieux comme la prime pour les actionnaires, Tata Motors «fait preuve d’imagination, poursuit ce banquier, c’est une façon astucieuse d’utiliser un instrument traditionnel». Résultat: «Votre instrument préféré est de retour», proclame à propos des comptes à terme d’entreprises le site d’un broker spécialisé, Integrated Enterprises.
D’autres grands groupes offrent également de tels comptes: le constructeur automobile Mahindra & Mahindra, l’industriel Godrej, United Spirits… L’essentiel, explique un professionnel, «c’est que l’entreprise soit bien perçue du public». Ce qui est le cas pour Tata, groupe qui bénéficie ici d’une réputation hors pair, Tata Motors jouissant en particulier d’une grande popularité pour son projet de voiture très bon marché, la Nano.
Reste que l’initiative du groupe reflète peut-être aussi les difficultés auxquelles il doit faire face: il s’est lourdement endetté au printemps dernier pour acheter Jaguar et Land Rover, et il lui faut aujourd’hui refinancer dans un contexte très difficile les crédits relais pris à l’époque. Vendredi dernier, l’agence de rating Standard & Poor’s a dégradé Tata Motors, ramenant sa note de «BB» à «BB-».
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