
Les incertitudes sur les perspectives de croissance au Japon demeurent
L’économie japonaise a surpris par sa vigueur. Le PIB nippon a progressé à un rythme annuel de 5,9% au premier trimestre, et de 1,5% par rapport au dernier trimestre 2013, bien supérieur aux 4,2% et 1% attendus par le consensus. Une performance tirée par une croissance trimestrielle de la consommation des ménages de 2,1% avant le relèvement du taux de TVA à 8% début avril. Un rythme qui n’avait plus été atteint depuis le premier trimestre 1997, juste avant le dernier relèvement de la TVA qui avait entrainé une période de forte récession au Japon.
La consommation a contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance, alors que l’investissement des entreprises, qui a connu sa plus forte hausse de 4,9% depuis fin 2011, a apporté 0,7 point. Or, ces deux composantes représentent à elles seules environ 75% du PIB japonais. La déception est venue du commerce extérieur, qui a ôté 0,3 point à la croissance, alors que l’excédent courant s’est réduit à 790 milliards de yens sur l’année fiscale achevée fin mars, un plus bas historique après 4.200 milliards en 2013. S’il a chuté de 36% entre septembre 2012 et fin 2013, le yen s’est depuis repris de 3% contre dollar.
Les économistes attendent une contraction du PIB réel au deuxième trimestre du fait des réajustements de consommation après la hausse du taux de TVA, avant un retour à la croissance au troisième. Si Tokyo a prévu une rallonge budgétaire de 5.500 milliards de yens, «il ne devrait pas être suffisant pour compenser les effets de la TVA sur la consommation», puisque la ponction fiscale s’élève, elle, à 8.800 milliards, estime Natixis. La BoJ a d’ailleurs révisé ses prévisions de croissance à la baisse de 0,8 point au total sur les années fiscales 2013 et 2014, à 2,2% et 1,1%.
En outre, les salaires réels restent orientés à la baisse, la croissance des salaires nominaux de 1% ne compensant pas la hausse des prix due à la politique de Shinzo Abe et à la hausse de la TVA. Dans ce contexte, «la BoJ devrait assouplir sa politique monétaire au troisième trimestre, lorsqu’il sera clair que la demande domestique ne rebondit pas autant qu’escompté», estime Natixis. Son gouverneur a réitéré hier sa confiance à atteindre 2% d’inflation fin 2015, même si le déflateur de PIB reste loin de cet objectif, à 0,5%. Un autre motif qui devrait pousser la BoJ à agir dès cet été après avoir révisé ses anticipations à la baisse, selon CA CIB.
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Paris - Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d’en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise. Fitch ouvre le bal des revues d’automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette «haute ou bonne»), avec, pour certaines comme Fitch, une «perspective négative». Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité «moyenne supérieure»), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d’autant les remboursements de cette dette. Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, une dégradation serait «logique». D’abord parce que la situation politique n’aide pas à mettre en œuvre «un plan crédible d’assainissement budgétaire», comme Fitch l’exigeait en mars. Mais aussi pour effacer «une incohérence» : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu’ils ont - à très peu d’exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024. Coup d’envoi Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l’espoir d’un budget 2026 présenté en temps et heure. Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi «plausible» que Fitch «attende davantage de visibilité politique» pour agir. D’autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n’ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que «la croissance résiste». L’Insee a même annoncé jeudi qu’en dépit du «manque de confiance» généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année. Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l’institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, «donne rarement le coup d’envoi» des dégradations. Mais il estime «très probable» que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre. Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l’an prochain, contre les 4,6% qu’espérait François Bayrou. Les économistes affirment cependant qu’une dégradation ne troublerait pas les marchés, «qui l’ont déjà intégrée», relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. Syndrome La dette française s’y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l’espace d’une journée, mardi, le taux de la dette italienne. Les marchés donnent déjà à la France une «notation implicite» bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie. Il craint des taux qui resteraient «durablement très élevés», provoquant «un étranglement progressif», avec des intérêts à rembourser captant «une part significative de la dépense publique, alors qu’on a des besoins considérables sur d’autres postes». L'économiste décrit une France en proie au «syndrome du mauvais élève». «Lorsqu’on avait 20/20», explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu’a toujours l’Allemagne - «on faisait tout pour s’y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu’on est au-dessus de la moyenne, c’est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!», dit-il à l’AFP. Pour autant, même abaissée à A+, «la dette française resterait de très bonne qualité», relativise M. Camatte, préférant souligner «la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine». Odile DUPERRY © Agence France-Presse -
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