Les gestionnaires d’actifs refusent d'être qualifiés de systémiques

Ils s’opposent aux régulateurs qui veulent identifier les acteurs systémiques qui ne sont ni des banques ni des compagnies d’assurance.
Solenn Poullennec
Les régulateurs ont déjà identifié une trentaine de banques et une dizaine d’assureurs systémiques. Crédit Fotolia.  - 

Les gestionnaires d’actifs européens et américains ne veulent pas que les régulateurs internationaux se lancent dans l’identification des gérants systémiques et impose à ces derniers des contraintes spécifiques.

A la demande du G20 en 2011, le Conseil de Stabilité Financière a lancé des travaux pour identifier les «acteurs d’importance systémique qui ne sont ni des banques ni des compagnies d’assurances». Cette catégorie très large, recouvre outre les gestionnaires d’actifs, les intermédiaires de marché et les fonds d’investissement. Alors que le FSB, qui travaille avec le groupe des régulateurs de marché, Iosco, vient de clore sa deuxième consultation à ce sujet la semaine dernière, les gestionnaires d’actifs sont montés à la charge.

«Cette deuxième consultation ne reflète pas l’avalanche d’études empiriques et d’analyses de qualité qui montrent que les gestionnaires d’actifs et les fonds d’investissement ne présentent pas de risque systémique», déclare dans un communiqué, Timothy Cameron, l’un des représentants du lobby américain, Sifma. Aux yeux de l’organisation, le FSB devrait tout simplement «abandonner ses efforts» pour créer une méthodologie d’identification des gérants d’actifs et des fonds systémiques et se concentrer plutôt sur les produits et les activités des acteurs.

Le lobby de la gestion d’actifs européenne, l’Efama, souligne de son côté que l’industrie est déjà «bien régulée». «La régulation européenne (les directives Ucits et AIFM) auxquels sont déjà soumis les gérants répond déjà à beaucoup des inquiétudes du FSB et d’Iosco au sujet des risques systémiques, notamment en termes de règles de diversification et de collatéralisation, de limites de levier et d’exposition à des contreparties, de règles de publication et de stress-tests pour certains fonds alternatifs», énumère l’organisation. Et de plaider aussi pour que les régulateurs passent d’une «approche basée sur les entités» à une «approche basée sur les activités».

Le FSB et Iosco assuraient à la fin de l’année dernière que la méthodologie d’identification des acteurs systémiques qui ne sont ni des banques, ni des compagnies d’assurance devrait être finalisée à la fin de l’année 2015. Ce n’est que dans un deuxième temps que les régulateurs comptent définir les règles qui s’appliqueront à ces acteurs. Les régulateurs ont déjà identifié une trentaine de banques et une dizaine d’assureurs systémiques.

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