Les fonds souverains craignent une baisse durable des prix du pétrole

L'étude annuelle d’Invesco met avant des craintes en termes de financements si le cours du Brent passe sous le seuil des 40 dollars par baril.
Patrick Aussannaire

Dans son étude annuelle consacrée aux stratégies des fonds souverains internationaux - qui incluent les gestionnaires de réserves de banques centrales - publiée aujourd’hui, Invesco se penche notamment sur l’impact de la baisse des prix du pétrole. L’enquête réalisée auprès de 50 fonds cumulant plus de 7.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion révèle que si les fonds souverains du Moyen-Orient se considèrent paradoxalement comme les moins touchés par cette chute en termes de perspectives de financement, 80% des gestionnaires souverains nord-américains interrogés anticipent une baisse de leurs financements cette année.

Malgré une inquiétude croissante quant à la liquidité, ces derniers sont néanmoins également 80% à se montrer confiants quant à la sécurité de leurs actifs et s’estiment mieux armés qu’après 2008 pour gérer des problèmes de financements.

«Le moment de la chute des prix du pétrole a été particulièrement perturbant pour les Etats nord-américain et canadien; la baisse d’activité des producteurs de pétrole qui a fait chuter les recettes fiscales intervenant au même moment que la forte hausse des dépenses suite à l’arrivée à la retraite de la génération du baby-boom», explique Nick Tolchard, président des fonds souverains chez Invesco. Au total, 42% des fonds anticipent une baisse de leurs financements cette année, «ce qui montre que le lien entre financements des fonds souverains et pétrole est global et pas circonscrit aux investisseurs souverains des pays émergents», précise l’étude. Une part de 67% des fonds interrogés prévoient des retraits dans le cas où le prix du baril chuterait sous les 40 dollars.

Le cours du Brent reculait légèrement à 61,7 dollars le baril vendredi à l’issue de la réunion des pays de l’Opep à Vienne qui a abouti au maintien de la production pour les six prochains mois afin de permettre aux pays membres de conserver leurs parts de marché mondiales. Un niveau qui reste supérieur de 33% à son plus bas de 46,5 dollars le baril atteint mi-janvier. L’Opep ayant dépassé le plafond de production de 30 millions de barils par jour (bj) en avril, «il y a 1,5 à 2 millions de bj d’excès qui devraient être stockés au second semestre, avec un niveau des stocks déjà à un record de 2,76 milliards de barils», selon Natixis. En outre, Nomura ajoute que «le marché sous-estime les risques baissiers dans le cas d’une levée des sanctions contre l’Iran et d’une augmentation de la production saoudienne unilatérale».

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