Les Etats-Unis risquent un sérieux coup de frein à la croissance

Le «séquestre», ces coupes budgétaires automatiques entrées en vigueur le 1er mars, pourraient amputer la croissance de 0,5 point en 2013
Alexandre Garabedian

La «falaise budgétaire» se mue en «séquestre» aux Etats-Unis. Faute d’accord entre les camps démocrates et républicains, des coupes budgétaires automatiques sont entrées en vigueur le 1er mars. La réunion de la dernière chance, convoquée à la Maison Blanche vendredi après-midi entre le président Barack Obama et les chefs de file des groupes parlementaires démocrates et républicains, n’a pas permis de rapprocher les positions.

Le «séquestre» est le résultat d’un blocage qui remonte à 2011. Cet été-là, en échange d’une remontée du plafond de la dette, le Congrès et le Président avaient voté le Budget Control Act, qui instituait une commission bipartisane sur la réduction des déficits, afin d’économiser 1.200 à 1.500 milliards de dollars sur 10 ans. La loi prévoyait le déclenchement automatique de 1.200 milliards de coupes budgétaires faute d’accord. D’abord prévu au 1er janvier 2013, ce tour de vis avait été repoussé au 1er mars dans l’attente d’un compromis.

«Le séquestre ne produira pas de récession par lui-même, mais ralentira la croissance du PIB de manière significative, et augmentera la volatilité des statistiques trimestrielles», estimait Neal Soss, chef économiste de Credit Suisse, dans une note mi-février. Sur l’année fiscale en cours, le gel des crédits se monte à 85 milliards de dollars. Mais il s’agit là d’une enveloppe budgétaire: les dépenses effectives ne seraient réduites que de 42 milliards entre mars et septembre 2013, puis de 89 milliards sur l’année fiscale suivante, selon les estimations du Congressional Budget Office.

Le séquestre «réduirait notre prévision de croissance sur 2013 de 0,5 point (de 2% à 1,5%)», selon Neal Soss. Cette prévision correspond à celle du Fonds monétaire international. Les coupes budgétaires s’ajoutent à la fin de la remise de 2% sur les cotisations salariales (payroll tax) fin décembre 2012 et à et la hausse des taux d’imposition des Américains les plus aisés.

Un accord reste encore possible dans les prochaines semaines, mais «les prévisions de croissance du consensus pour les premier et deuxième trimestres 2013 aux Etats-Unis vont devoir être revues en baisse», souligne James Knightley, économiste chez ING. Une raison supplémentaire pour la Fed de maintenir son programme de rachats d’actifs en mars.

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