Les émissions longues libellées en dollar atteignent des records

Après Microsoft en février, Oracle a émis la semaine dernière des obligations de maturité 30 ans pour un montant de 1,25 milliard de dollars.
Patrick Aussannaire

Les sociétés américaines se portent vers des maturités de plus en plus longues sur le marché primaire en dollar avant le lancement de la normalisation monétaire de la Fed. Le montant des émissions libellées en billet vert réalisées depuis le début de l’année a progressé de 6,5% en un an pour atteindre 627,2 milliards avec une maturité moyenne qui s’est allongée à un niveau record de 16,4 ans, selon les données fournies par Bloomberg.

Le montant des émissions de maturité supérieures à 30 ans a également atteint un record de 39 milliards de dollars, soit cinq fois plus que sur la même période l’an passé. Le rendement supplémentaire offert par les obligations d’entreprises investment grade (IG) libellées en dollars de maturité 30 ans par rapport à celles de maturité 10 ans a d’ailleurs atteint un niveau de 48 pb, selon RBS.

La semaine dernière, Oracle a émis ses premières obligations à 40 ans pour un montant de 1,25 milliard de dollars en concédant un taux de 4,375% correspondant à un spread de 170 pb au-dessus du rendement des Treasuries de même maturité. En février, Microsoft avait déjà placé 2,25 milliards de dollars à 4% pour sa première émission à 30 ans. De son côté, l’assureur Mutual Life Insurance s’est même porté sur une maturité 2065 pour son émission en billets verts de 500 millions réalisée mi-avril à un coupon de 4,5%. «L’émission d’Oracle a créé des pressions sur les autres obligations des sociétés technologiques de bonne qualité, avec un écartement des spreads sur les titres de Microsoft, Apple et IBM de 3 à 10 pb la semaine dernière», alerte néanmoins SG CIB.

La remontée des rendements d’Etat américains ces derniers jours a conduit à une explosion des émissions IG de 84 milliards ces deux dernières semaines, pour un total de 118 milliards émis au cours du mois d’avril. «Les entreprises pourraient être sous pression pour émettre plus tôt que prévu afin de sécuriser des financements à faibles taux avant une éventuelle remontée des taux», note SG CIB; cependant, le marché primaire en dollars semble «montrer des signes d’indigestion avec de nombreux spreads désormais supérieurs à leurs niveaux d’émission».

Les investisseurs ont d’ailleurs montré leur volonté de retour vers des actifs de qualité, avec 1,5 milliard de dollars de flux nets investis sur le segment IG pour 859 millions sur le high yield la semaine dernière.

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