Les émissions de titrisations en Europe poursuivent leur chute

Elles représentaient 18,5 milliards d’euros au premier trimestre contre 32,7 milliards il y a un an, selon les chiffres publiés par l’AFME
Solenn Poullennec

Alors que les appels à faire revivre le marché de la titrisation en Europe se sont multipliés au cours des derniers mois, les volumes d’émissions publiques sont restés très faibles. Ils ont atteint 18,5 milliards d’euros au premier trimestre, soit une baisse des volumes de plus de 67% par rapport au trimestre précédent et de 43% sur un an, selon les chiffres publiés par le lobby Association for Financial Market in Europe. L’AFME considère l’Europe dans un sens très large en incluant notamment la Russie.

Le manque de dynamisme du marché de la titrisation inquiète de plus en plus d’autorités soucieuses de trouver des outils susceptibles de faciliter le financement de l’économie à l’heure où les banques doivent renforcer leur capital. La Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre devraient publier ce vendredi des propositions pour relancer le marché. Dans une noté publiée en avril dernier, les deux banques centrales s’inquiétaient notamment de la dureté de la régulation des banques vis-à-vis d’opérations qui, en Europe, ont affiché de faibles taux de défaut. Leur nouvelle prise de position sera très regardée alors que les autorités européennes doivent finaliser certaines règles d’application de Bâle 3 (comme le ratio de LCR) ou de Solvabilité 2 (et notamment les charges en capital appliquées aux investissements en titrisations). Selon des projets consultés par L’Agefi, la Commission européenne réfléchit à des assouplissements significatifs.

Alors que la crise se résorbe très progressivement, les banques ont moins utilisé la titrisation comme simple outil de refinancement auprès de leur banque centrale. Ainsi, les transactions qui ont été retenues au bilan des banques n’ont représenté que 27% des émissions au premier trimestre. En 2012 et 2013, ces transactions correspondaient à respectivement 66% et 58% des volumes. Les RMBS néerlandais ont constitué la plus grande part des transactions placées au premier trimestre.

Les volumes émis sont passés de 1,6 milliard d’euros au dernier trimestre 2013 à 2,8 milliards au premier trimestre 2014. Celui des CLO est passé à 2,5 milliards d’euros contre 2,9 milliards émis au cours des trois mois précédents. Enfin, les émissions d’ABS auto ont chuté significativement, en passant de 3,2 milliards à 2,1 milliards d’euros.

{"title":"","image":"81082»,"legend":"Titrisations»,"credit":""}

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...