«Les émissions aux spreads les plus larges vont être privilégiées»

Arnaud Colombel, gérant crédit à La Banque Postale Asset Management
Patrick Aussannaire

- L’Agefi: Quelles sont les opportunités offertes par le marché du cross-over?

- Arnaud Colombel: Nous définissons ici l’univers cross-over comme l’ensemble des émetteurs de rating BBB/BB, se situant donc à la frontière de l’investment grade et du haut du high yield. Cet univers n’a cessé de se développer depuis trois ans, en raison notamment de la dégradation des souverains périphériques dans cette zone de rating. Au total, ce segment représente aujourd’hui près de 650 milliards d’euros d’encours, soit près de la moitié de l’ensemble des crédits privés libellés en euros. Les opportunités sont donc nombreuses, d’autant que les spreads de crédit restent encore suffisamment larges, y compris sur des maturités intermédiaires 3-5ans, pour amortir la volatilité des taux d’intérêt. Maintenant que le cycle de hausse des taux longs est enclenché, à rendement équivalent, nous privilégions ce segment de rating à des émissions mieux notées mais de duration plus longue.

- Peut-on s’attendre à une poursuite du mouvement de resserrement des spreads?

- Sur la partie «core» investment grade, un resserrement supplémentaire des spreads paraît mécaniquement difficile. En revanche, si la Fed parvient à piloter une réduction de son programme d’achat en douceur en évitant un nouveau choc sur les taux, les émissions aux spreads les plus larges vont être privilégiées. En conséquence, avec des taux de défaut toujours bas, une macro-économie stabilisée voire en légère amélioration, et des investisseurs toujours en recherche de rendement, les spreads cross over, a fortiori du high yield, devraient en effet continuer à se resserrer d’ici à la fin de l’année.

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