Les émetteurs high yield se ruent sur le marché obligataire en dollars

Les émissions en dollars par des entreprises européennes notées en catégorie spéculative ont doublé de volume en 2012, selon une étude de S&P
Krystèle Tachdjian
Marek Evison
Marek Evison  - 

Les émetteurs européens de catégorie spéculative profitent de l’appétit des investisseurs américains pour le rendement. En 2012, les émissions en dollars par des entreprises basées hors des Etats-Unis ont représenté près de 43% du volume total d’émissions réalisées par les signatures européennes high yield, indique Standard and Poor’s dans une étude récente.

Cette part qui ne représentait que 19% en 2011 a ainsi plus que doublé sur un an. L’an dernier, plus de 30% de ces émissions dites «yankee» ont été le fait d’émetteurs allemands (Kabel Deutschland, Kloeckner Pentaplast,…) ou britanniques (Cable & Wireless Communications,…). Les émetteurs français ne sont pas en reste. En janvier, l’énergéticien EDF a levé 3 milliards de dollars via une émission hybride venant compléter des tranches en euros et en livres soit 6,2 milliards d’euros levés au total. «La tendance est similaire si l’on considère les prêts bancaires («loans»): le montant total de prêts bancaires américains à ces emprunteurs européens en 2012 a représenté près de 53% du volume total en prêts bancaires contre 20% en 2011», souligne S&P. L’agence note que les émissions en dollars touchent désormais un plus grand nombre de secteurs d’activité, et davantage d’émetteurs qui sont moins bien notés.

Au total, le nombre d’émetteurs européens en dollars a doublé en 2012 à 60 entreprises contre 33 un an plus tôt. «Pour les entreprises européennes, une émission ‘yankee’ permet de diversifier sa base d’investisseurs, et d’accéder à un marché plus large, toujours ouvert et plus flexible lorsque le marché européen est fermé», relève S&P. Aux Etats-Unis, c’est avant tout la quête de rendement et le souci de diversification géographique qui expliquent le fort appétit des investisseurs.

Mais le mouvement n’est pas à sens unique. Les émetteurs américains de catégorie high yield se tournent aussi vers le Vieux Continent pour lever de la dette en euro. «Beaucoup d’émetteurs européens ont émis en dollars, et inversement les entreprises américaines viennent chercher des financements en euros. Les marchés high yield européen et américain sont très corrélés sur de longues périodes», justifie Alain Krief, responsable des investissements taux et convertibles chez Oddo Asset Management.

Même les Etats veulent profiter de cette manne. Mi-février, le Trésor espagnol a levé pour 2 milliards de dollars de dette à 5 ans.

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