
Les émetteurs " high yield " animent le marché primaire du crédit
C’était une première en Europe. La semaine dernière, l’émetteur high yield HeidelbergCement a placé 2,5 milliards d’euros d’obligations, le montant le plus important jamais levé par une société notée moins de «BB+» en Europe. Signe de l’appétit des investisseurs pour la dette spéculative, le cimentier allemand n’est pas le seul émetteur de cette catégorie à venir sur le marché primaire dernièrement. L’équipementier automobile Hella, noté Ba1, a vendu 300 millions d’euros de titres. Le chimiste Evonik a pour sa part emprunté 750 millions d’euros début octobre.
Grâce à ce dynamisme, le marché primaire du high yield en euros a dépassé celui des obligations de catégorie investisseur la semaine dernière pour la première fois depuis 2007. Fermé entre août 2007 et début 2009, ce marché semble bel et bien redémarrer. Depuis le début de l’année, 15,5 milliards d’euros d’obligations de la catégorie spéculative ont été placées, d’après la Société Générale. Ce volume d’émissions est comparable à ceux de 2004 et 2005, mais bien inférieur à ceux de 2006 et 2007.
Le retour des émetteurs high yield est soutenu par la recherche de rendement. De fait, les taux de référence sont bas, et, depuis le printemps dernier, la crise s’éloignant, les spreads de crédit ont été divisés par deux. Mais les marges sur la dette high yield restent élevées car elles intègrent un risque de défaut significatif. HeidlebergCement a par exemple offert un rendement de 9% pour ses titres à dix ans, soit un spread de 580 pb au-dessus du Bund. L’émission en trois tranches du cimentier a été souscrite quatre fois.
«Les émissions d’obligations longues et mal notées devraient se poursuivre dans les semaines à venir car les investisseurs continuent à s’intéresser aux dettes offrant des rendements élevés», anticipent les stratégistes crédit de la Société Générale. Les émetteurs de la catégorie spéculative voient en outre dans l’obligataire un moyen de refinancer des emprunts bancaires, les banques étant encore frileuses dans leur politique de crédit.
«Tant que les conditions restent bonnes, les émetteurs high yield devraient venir sur le marché, estime Cédric Rimaud, managing director du bureau d’analyse financière indépendant Spread Research. Mais si les publications des entreprises au titre du troisième trimestre rendent compte d’une chute d’activité, la fenêtre d’opportunité pourrait se refermer».
Plus d'articles Actualités
-
Incertitudes chez Credit Suisse à Paris après le rachat forcé par UBS
Les salariés de Credit Suisse Paris craignent pour leur avenir professionnel alors que la direction tarde à clarifier la situation. -
UBS AM embauche une directrice de la gestion obligataire pour les marchés émergents
La filiale de la gestion d’actifs de la banque suisse éponyme a recruté l’ancienne dirigeante d’AllianceBernstein pour ce poste. -
Les fonds actions conservent la faveur des investisseurs italiens en début d'année
Toutes catégories de fonds confondues, la collecte est négative en janvier et février, selon Assogestioni.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Faire durer le plaisir
Motion de censure: le supplice chinois de la macronie
Après la journée chaotique de jeudi, Elisabeth Borne devra remonter à la tribune de l'Assemblée lundi, pour l'examen d'une motion de censure transpartisane visant à faire tomber son gouvernement. Les macronistes, trompés par LR, ont dû reprendre leurs esprits et leur calculatrice -
Empêchement
Macron, comment gouverner après le 49.3?
En attendant le rejet probable des motions de censure lundi, exécutif et majorité s'interrogent sur la suite du quinquennat. Comment continuer à gouverner après la démonstration éclatante de l'absence de majorité à l'Assemblée nationale? -
Diplomatie
Déportation d'enfants: Emmanuel Macron peut-il encore parler à Vladimir Poutine?
Le mandat d'arrêt émis vendredi par la Cour pénale internationale contre le président russe pour « déportation d'enfants » compliquera la reprise d'un éventuel dialogue avec Moscou