Les créanciers des cigales de la zone euro font preuve de réticences

Le parti des « Vrais Finlandais », hostile au sauvetage de la Grèce, a obtenu 19% des voix aux élections législatives qui ont eu lieu hier en Finlande
Patrick Aussannaire

Les marchés vont-ils devoir intégrer un risque politique dans leurs anticipations ? Les résultats des élections législatives en Finlande ont certes montré la victoire du Parti de centre droit de la Coalition nationale avec 20,2% des voix, mais ils ont surtout été marqués par la forte poussée du Parti des «Vrais Finlandais», eurosceptique et populiste. Selon les résultats des législatives diffusés par la télévision publique YLE, les «Vrais Finlandais» sont arrivés en troisième position avec 19% des voix, faisant jeu égal avec les sociaux-démocrates (19,1%) alors qu’aux élections de 2007 il dépassait à peine les 4% de voix. Le Parti du Centre, principale composante du gouvernement sortant, n’obtient que 15,8% des suffrages et se voit ainsi écarté du prochain gouvernement.

L’enjeu est de taille dans la mesure où le Parlement finlandais, à la différence d’autres pays de la zone euro, a le droit de se prononcer sur les demandes de fonds de financement de plans de sauvetage de l’Union européenne. Et le score obtenu par les «Vrais Finlandais» de probablement leur permettre de participer aux discussions sur la composition du futur gouvernement. Timo Soini, leader du parti, s’est prononcé en faveur d’une modification des modalités du plan de sauvetage du Portugal, et hostile à une augmentation de la capacité effective du FESF. Avec une croissance du PIB qui a atteint 3,1% en 2010 et une prévision relevée pour 2011 à 3,5%, le pays pourrait donc retarder l’adoption du plan d’aide au Portugal et ajouter à la nervosité des marchés obligataires.

En Allemagne, le président du Bundestag, Norbert Lammert, a indiqué dans un entretien au journal allemand WirtschaftsWoche, que la chambre basse du parlement devrait prochainement avoir à se prononcer sur les plans de sauvetage des pays de la zone euro menacés.

Les inquiétudes sur la dette grecque ont fait passer les rendements souverains au-dessus des 13%, alors que la note irlandaise a été dégradée à deux crans du seuil de la catégorie spéculative. Parallèlement, le second rejet en un an à 60% par les Islandais du remboursement des sommes dues à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas après la faillite de la banque en ligne Icesave en 2008 fait croître les inquiétudes des pays contributeurs au FESF d’une contagion de la volonté des peuples irlandais, grecs, portugais de se soustraire au fardeau de leur dette souveraine.

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