Les créanciers des banques slovènes sont dans le viseur de l’OCDE

Dans un rapport, l’Organisation recommande à la Slovénie de faire porter le coût du démantèlement des banques slovènes sur les créanciers subordonnés
Krystèle Tachdjian

De plus en plus d’investisseurs considèrent que la Slovénie sera le prochain pays à faire appel à une aide internationale en raison de la fragilité de son système bancaire. Cela pourrait aussi être le prochain Etat à solliciter les créanciers bancaires subordonnés dans le cadre des plans de résolution à l’image de ce qui s’est passé pour Chypre.

Dans une étude économique sur la Slovénie publiée hier, l’OCDE recommande au pays de recapitaliser les banques considérées comme viables et de liquider les autres en faisant porter le coût d’un démantèlement sur les créanciers subordonnés. «Pour réduire le coût des résolutions bancaires, les détenteurs de dette subordonnée et d’instruments de capital hybrides de rang inférieur devraient absorber les pertes», juge l’Organisation pour la coopération et le développement économiques. Les trois principales banques du pays, Nova Ljubljanska, Nova Kreditna Maribor et Abanka Vipa, pourraient avoir besoin de 2 milliards d’euros de capitaux frais, a indiqué Fitch Ratings la semaine dernière.

«La Slovénie est confrontée à une grave crise bancaire, résultant d’une prise de risques excessifs, d’une mauvaise gouvernance et d’instruments de supervision peu efficaces», souligne l’étude. Une évaluation réalisée l’an dernier chiffre à 7 milliards d’euros la montagne de créances douteuses à laquelle les banques slovènes sont confrontées. Mais pour l’OCDE les besoins en capitaux pourraient être nettement supérieurs.

L’institution invite ainsi les autorités slovènes à lancer de nouveaux tests de résistances du secteur bancaire fondés sur une méthode plus exigeante. Le rapport plaide enfin pour des réformes d’envergure afin de restaurer la confiance, d’éviter les risques de récession prolongée et de restriction de l’accès aux capitaux.

L’OCDE recommande notamment de procéder à un relèvement progressif de l’âge de la retraite, mais aussi de réduire les prestations familiales versées aux ménages les plus aisés, et de baisser les allocations chômage.

L’OCDE table sur un recul de 1,2% du PIB slovène en 2013, et souligne que la dette publique a doublé depuis 2008 pour représenter désormais 47 % du produit intérieur brut national. Le 27 mars dernier, le taux d’emprunt slovène à maturité 2022 a touché un record à 6,31% tout proche du seuil (environ 7%) qui avait justifié les plans de sauvetages internationaux en Europe. Depuis, ce taux a reculé, et évoluait hier autour de 5,5%.

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