Les covered bonds réveillent le marché primaire du crédit

ING a rouvert le marché la semaine dernière. Les craintes sur les emprunts d’Etat italiens ont contraint UniCredit à payer le prix fort pour émettre
Violaine Le Gall

Mercredi dernier, ING a été le premier établissement à revenir sur le marché primaire des covered bonds après la trêve et la crise estivales. Cette catégorie de titres, pourtant considérée comme peu risquée par les investisseurs, n’a pas échappé aux flux vendeurs. L’indice iBoxx sur les obligations sécurisées, des titres adossés à des portefeuilles de prêts, le plus souvent hypothécaires, en euro, s’est tendu de 22 points de base (pb) à 174 pb depuis fin juin.

Après cette remontée des spreads, les investisseurs sont apparemment prêts à se repositionner sur la classe d’actifs par le biais du marché primaire. L'émission d’ING, d’un milliard d’euros, a capté 2 milliards d’euros d’ordres. D’une maturité plutôt longue, de dix ans, elle a été mise à prix avec une marge de 80 points de base par rapport au taux midswap. La dernière émission sur cette durée était celle, début juillet, de BNP Paribas de 2 milliards, placée à 61 pb. UBS est également venu tester le marché avec succès, avec une émission à trois ans réalisée avec un spread de 27 pb.

Pour UniCredit, le placement a été plus difficile, les inquiétudes des investisseurs s'étant étendues cet été à la dette souveraine italienne. Dans ce contexte moins favorable, la banque a cependant réussi à placer des titres à dix ans en offrant un spread élevé, de 215 pb, le plus haut jamais payé par une banque italienne pour émettre des obligations sécurisées. Fin mai, l’espagnol Santander avait émis un milliard d’euros de titres à 5 ans pour 195 pb.

L'émission d’UniCredit n’a pas refroidi le marché. De nombreuses banques ont annoncé leur volonté de venir tester le marché prochainement, à l’image de HSBC France ou de Crédit Mutuel Arkéa.

Au premier semestre, les émissions d’obligations sécurisées ont atteint 145 milliards d’euros d’après Barclays Capital, contre 186 milliards sur l’ensemble de 2010. Les tombées prévues d’ici la fin de l’année devraient encore soutenir le rythme des émissions. Pour le marché européen, à l’exclusion de la France, 30,2 milliards reviendront ainsi aux investisseurs d’ici la fin de l’année. Dans l’Hexagone en revanche, elles seront très faibles, à 3,8 milliards d’euros. Après un premier trimestre 2011 record, avec 20,2 milliards d’euros émis, les banques françaises devraient donc modérer leur activité sur la deuxième partie de l’année, d’après Barclays Capital. Elles pourraient encore placer 10 à 15 milliards, estime la banque britannique.

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