Les comptes publics portugais sous la menace de contrats dérivés

Contractés par des entreprises publiques, ces instruments pourraient générer jusqu'à 3 milliards d’euros de pertes
Antoine Duroyon

Branle-bas de combat au ministère des Finances portugais. La découverte de contrats dérivés «toxiques» au sein de plusieurs entreprises étatiques s’apparente à une épée de Damoclès sur les finances publiques. Selon la presse portugaise, qui a révélé l’information, les opérateurs du métro de Lisbonne et de Porto, ainsi que l’exploitant du réseau national de chemins de fer (Refer), seraient concernés.

«Plusieurs de ces contrats ont des caractéristiques problématiques dans la mesure où ce ne sont pas de simples instruments de couverture de risque car ils contiennent des structures hautement spéculatives», a reconnu le ministère des Finances dans un communiqué. Alors que selon le quotidien Publico, ces contrats ont gonflé les taux d’intérêt de 20% dans certains cas, le ministère a souligné qu’ils avaient été noués avant la prise de fonction de l’actuel gouvernement en juin 2011. Les pertes potentielles atteindraient jusqu'à 3 milliards d’euros.

L’agence IGCP, chargée de la gestion de la dette portugaise, prévoit de finaliser d’ici la fin de la semaine des négociations avec les banques impliquées. Ces discussions ont débuté il y a deux mois. Objectif : obtenir réparation pour les pertes financières subies par l’Etat. Le ministère des Finances a par ailleurs indiqué qu’il enquêtait sur «d'éventuelles responsabilités». La presse portugaise a d’ores et déjà mis en cause deux ex-secrétaires d’Etat (à la Défense et à l’Administration interne), débarqués lundi à la faveur d’un remaniement partiel.

Un nouveau coup dur en perspective pour le gouvernement, alors que la Cour Constitutionnelle a invalidé récemment quatre des neuf mesures du programme d’ajustement budgétaire de 2013, que la prévision de déficit budgétaire a été revue en hausse dès le début de l’année et que la récession paraît devoir gagner en intensité (à -2,3% cette année). Le pays bénéficie d’un plan d’aide international depuis mai 2011.

C’est dans ce contexte tumulteux que le gouvernement a présenté hier son plan 2013-2020 pour la croissance, l’emploi et le développement industriel. Celui-ci prévoit la création d’une institution chargée d’apporter du financement aux PME et une réforme de l’impôt sur les sociétés. Il fixe également l’objectif de porter la part des exportations à 50% du PIB en 2020.

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