Les banques continuent de restreindre le crédit aux entreprises

La dernière enquête de la BCE montre encore un resserrement des conditions au troisième trimestre malgré l’amélioration du financement des banques
Krystèle Tachdjian

La dégradation de l’environnement économique continue de peser sur l’accès des entreprises au crédit dans la zone euro, une tendance qui devrait se poursuivre. Malgré l’allégement des craintes liées à la dette souveraine et l’amélioration des conditions de refinancement des banques, celles-ci ont encore durci leurs conditions de prêt à l’égard des entreprises au troisième trimestre, selon le dernier sondage de la BCE sur le crédit bancaire.

Les banques européennes représentant un pourcentage net de 15% ont resserré les conditions de crédit sur la période allant de juillet à septembre, contre 10% au deuxième trimestre. Le crédit aux particuliers a cependant mieux résisté. L’enquête montre en effet que les restrictions sont restées stables pour les achats immobiliers des ménages et se sont légèrement assouplies pour les crédits à la consommation. Mais les banques anticipent déjà un léger déclin pour le crédit à la consommation et le crédit hypothécaire par la suite.

L’enquête a été réalisée auprès de 131 banques de la zone euro du 20 septembre au 9 octobre, soit après l’annonce par la BCE de son nouveau programme de rachats de dettes souveraines. Certes cela a entraîné une détente sur les marchés, mais les mauvaises perspectives économiques et les craintes entourant les entreprises freinent l’octroi de crédit bancaire, soulignent les analystes. Reste qu’en face, la demande de crédit est toujours orientée à la baisse. Au troisième trimestre, la tendance s’est même accentuée pour presque toutes les catégories de prêts. Du côté des entreprises, cette moindre demande reflète la baisse de l’activité (besoin en fonds de roulement) et des investissements.

«La situation n’est toutefois pas aussi désespérée qu’il y a un an. Les actions de la BCE ont permis d’éviter un grave credit crunch, à défaut de provoquer une reprise du crédit, souligne Bruno Cavalier chef économiste chez Oddo Securities. La situation n’est certes pas favorable, mais on est loin des pics de stress observés à la fin 2011 ou à la fin 2008», ajoute-t-il. L’enquête de la BCE souligne également que l’accès des banques au financement de marché s’est amélioré et que l’impact de la crise souveraine sur les conditions de crédit s’est atténué par rapport au trimestre précédent.

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