Les banques chinoises à nouveau contraintes à plus de réserve

La banque centrale chinoise demande aux banques d'élargir la base des encours de dépôts pris en compte dans le calcul des réserves obligatoires
Olivier Sasportas, à Pékin

La pression ne se relâche pas sur les banques chinoises. Mettant fin à huit semaines d’un statu quo vigilant, la banque centrale qui a déjà rehaussé à six reprises le niveau des réserves obligatoires depuis le début de l’année, vient d’innover en s’attaquant cette fois-ci au mode de calcul des liquidités que les établissements de crédit du pays doivent mettre en dépôt.

Selon deux sources concordantes citées par les agences Reuters et Bloomberg, les banques devront à partir du 5 septembre tenir compte des dépôts de garantie de leurs clients désireux de sécuriser des lettres de crédit et des acceptations bancaires.

A fin juillet ces dépôts de garantie s’élevaient à 477 milliards d’euros. D’après les calculs d’un économiste de Bank of America Merrill Lynch, leur prise en compte pourrait obliger les banques à déposer 97 milliards d’euros supplémentaires auprès de la banque centrale. Le taux de réserves obligatoires qui est de 21,5% subirait alors l’équivalent d’une hausse de 130 points de base (pb).

Cette nouvelle mesure souligne les inquiétudes persistantes des autorités qui ont fait de la lutte contre l’inflation leur objectif numéro un. La hausse des prix a atteint +6,5% au mois de juillet, soit son plus haut niveau sur les trois dernières années. Et bien que la grande majorité des économistes s’accordent sur un ralentissement de la croissance – à son tour UBS vient d’abaisser ses prévisions de 9,3% à 9% pour 2011- l’expansion de la deuxième économie mondiale reste robuste.

Principal outil de la politique de relance entamée par le gouvernement fin 2008, les banques se sont montrées réticentes à rompre avec l’offre de crédit expansionniste qui leur a encore permis d’annoncer des profits records au deuxième trimestre 2011.

Elles avaient surpris les observateurs en attribuant 77 milliards de dollars de nouveaux crédits au mois de juillet, le plus bas niveau depuis le début de l’année. Mais si ce chiffre avait enfin pu donner des gages d’un début d’inflexion après une politique de resserrement monétaire menée activement depuis la fin 2010, à l’évidence il n’a pas assez convaincu. Et ce, bien que le taux des réserves obligatoires ait déjà dépassé son niveau d’avant crise.

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