L’épargne salariale est de plus en plus considérée comme un complément de retraite

Les bénéficiaires, toujours plus nombreux, ont nettement réduit leurs versements selon le baromètre du Club de l’épargne salariale–Harris Interactive
Bruno de Roulhac

Près d’un salarié sur deux (45%) bénéficie d’un dispositif d’épargne salariale selon le baromètre 2013 du Club de l’épargne salariale, réalisé par Harris Interactive. Cette forte progression (+14 points en deux ans) peut s’expliquer à la fois par l’obligation faite aux entreprise d’adosser un plan d’épargne entreprise (PEE) à un accord de participation, par une amélioration de l’information auprès des salariés et par la prise de conscience de la problématique du financement des retraites.

Crise oblige, les bénéficiaires ont réduit leurs versements, en moyenne 8% de leur salaire net contre 12% en 2011. Une personne sur quatre n’a rien versé sur les douze derniers mois, un niveau stable par rapport à 2011. Pour leurs versements, les salariés privilégient très largement le PEE et le Perco cette année, par rapport à l’actionnariat salarié. De fait, ils considèrent l’épargne salariale en priorité comme un complément de retraite (60%, contre 48% en 2011), et sont de plus en plus nombreux à y voir une réserve pour faire face aux dépenses liées à la dépendance. Seuls les moins de 35 ans lient en priorité cette épargne à l’acquisition de la résidence principale.

Actuellement, six salariés sur dix déclarent épargner pour leur retraite. Ils misent essentiellement sur les placements classiques (PEA, assurance-vie, livrets, actions…) et dans une moindre mesure sur l’immobilier et l’épargne salariale. En revanche, pour les épargnants actifs (PEE, Perco, actionnariat salarié), l’épargne salariale est leur premier moyen de financement de leur retraite.

Dans les douze prochains mois, 44% des salariés comptent épargner autant qu’avant, 18% davantage et 15% moins, un quart ne sachant pas encore. Quant à la possibilité de déblocage exceptionnel de l’épargne salariale, seuls 11% ont l’intention d’en profiter ou l’ont fait (23% disent ne pas connaître cette possibilité !). En moyenne, 4.000 euros sont sortis, souvent pour des petits salaires et des temps partiels. «C’est parfois l’épargne de ceux qui n’ont pas les moyens d’épargner», rappelle Didier Trupin, directeur général de Natixis Interépargne. L’épargne salariale moyenne est de 7.900 euros.

L’avenir de l’épargne salariale dépendra également de sa fiscalité, qui est partiellement remise en cause dans le PLFSS 2014, avec le projet de soumettre l’ensemble des revenus du capital à des prélèvements sociaux de 15,5%. Le Parlement tranchera.

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