
L’EFSF poursuit ses émissions tout en préparant sa mue
Le soutien européen au Portugal commence à trouver sa traduction sur les marchés. La Commission européenne a placé cette semaine deux tranches de 9,5 milliards, dont 6,5 milliards au bénéfice de Lisbonne. La deuxième émission, hier, de 4,75 milliards d’euros à 5 ans, a trouvé preneur aux taux swaps, un record heureux pour l'émetteur. Les banques - Deutsche Bank, HSBC, SG CIB et UBS - avaient d’abord pour mission de trouver le coût le plus bas possible. Les titres ont été souscrits à 45% par des non-Européens, et la demande a passé les 10 milliards d’euros.
D’ici à mi-juin, la Facilité de stabilité financière (EFSF) lui emboîtera le pas avec une émission d’obligations à 10 ans pour «3 à 4 milliards» d’euros, la première à cette maturité, a indiqué mercredi son directeur général Klaus Regling dans un entretien avec plusieurs journaux européens. Une autre émission d’obligations, à 5 ans cette fois-ci, doit intervenir le même mois pour une taille équivalente.
S’agissant de la participation de l’EFSF au programme irlandais, «nous sommes prêts à aller sur le marché mais c’est improbable avant l’été», indique Klaus Regling. Les besoins de recapitalisation bancaire irlandais, moins importants que prévu fin 2010, ont amené l’institution de Luxembourg à revoir son calendrier.
Au-delà de la gestion des programmes en cours, l’EFSF se prépare à sa double mue. Le Conseil européen de juin doit en effet arrêter les contours de l'«EFSF 2» ainsi que ceux de son successeur, le Mécanisme de stabilité européen (MES) qui verra le jour en 2013. Les négociations sur l’EFSF 2 se poursuivent en particulier sur la manière de porter la capacité de prêt effective à 440 milliards d’euros. «Les garanties [fournies par les pays participants] augmenteront, prévient Klaus Regling. Dans quelle mesure? Ce n’est pas encore décidé». Le dirigeant refuse de confirmer les informations selon lesquelles le montant total des garanties apportées par les Etats participants devraient être relevées à 770 milliards pour garantir à la Facilité la notation la plus élevée possible.
«Aucune des deux institutions ne seront actives immédiatement. L’EFSF 2 aura une nouvelle base juridique. Cela prendra quelques mois. Pour le MES, cela prendra un peu plus de temps puisqu’il faudra ratifier un traité international», dit-il. Et de rappeler que la création de la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd) avait pris un an et demi après l’accord politique entre pays actionnaires.
Concernant le MES, la participation des investisseurs privés à un éventuel plan de soutien est au centre des discussions. Le Conseil européen a posé le principe que cette participation serait acquise dès lors qu’il s’avérerait que l’Etat aidé rencontre un problème de solvabilité et non pas seulement de liquidité. Il a également prévu l’inscription de clauses d’actions collectives dans les émissions des participants au système de stabilité. Jusqu’à quel niveau de détail ira le traité en préparation sur ces questions? Klaus Regling préfère ne pas s’exprimer sur ce point. De même, il indique que la présence de clauses d’actions collectives dans les émissions des pays participants, à partir de 2013, n’est pas une condition sine qua non à toute forme de restructuration. «Il est plus facile d’organiser la participation du secteur privé s’il y a des clauses d’actions collectives, mais ce n’est pas impossible de le faire sans ces clauses».
«La transition [entre l’EFSF 2 et le MES] sera délicate. Cela rend les participants nerveux mais il faut en passer par là, ajoute-t-il. Il faut voir si le MES reprend l’actif et le passif de l’EFSF. Pour l’instant, le sentiment est plutôt qu’il faudrait avoir une continuité juridique et conserver l’EFSF, qui ne ferait plus de nouvelles émissions ni prêts mais gérerait le stock des engagements et des prêts». Et d’insister sur le maintien, au sein de l’EFSF, des matelas de capital ponctionnés sur chaque émission à des fins de rehaussement du crédit. «Ils sont là pour protéger les investisseurs et ne seront reversés aux garants de l’EFSF qu’avec le remboursement de la dernière obligation» de chaque émission, précise-t-il. Ce matelas pourrait atteindre plusieurs milliards au total dans les plans portugais et irlandais, dans lesquels l’EFSF s’est engagée au total à débourser 43 milliards d’euros.
Pas question, enfin, de revoir à la baisse la qualité des émissions. Le triple A est un «must» pour la Facilité. «Nous avons l’intention ferme de tout faire pour garder cette notation», affirme Klaus Regling. Quitte, en cas de révision à la baisse de la notation d’un des six pays sur la garantie desquels repose la notation de l’EFSF, à «augmenter les matelas de capitaux».
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Moscou - «Doucement mais sûrement": Oleg fait le plein d’essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l'économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner. «Tout le monde l’a remarqué», tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l’essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l’agence nationale des statistiques. Ce renchérissement s’inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l’heure où la Russie intensifie l’offensive qu’elle a lancée en 2022 en Ukraine. Début septembre, le prix de la tonne d’AI-95, l’un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s’est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. Et depuis le début de l'été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d’attente devant les stations-service de l’Extrême-Orient russe, en Crimée - région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l’Ukraine, pour cause de pénurie. Mercredi, le média Izvestia évoquait des «interruptions d’approvisionnement» dans «plus de dix régions» de Russie, l’un des principaux producteurs de pétrole au monde. Raffineries frappées A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l’essence et au revenu moyen moindre. Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation «depuis le début de l’année». «Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible», dit-il. Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l’augmentation d’"environ 16%» du droit d’accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières. Car, comme l’explique à l’AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, «plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible», ce qui pousse les pétroliers à «répercuter» ces pertes sur les prix au détail. La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles. Restent - surtout - les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l’Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d’entraver sa capacité à financer son offensive. «Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie», notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram. «Ce n’est rien!» L’une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l'état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le «plus important du système Rosneft», géant russe des hydrocarbures. Moscou n’a pas quantifié l’impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l’analyste Maxime Diatchenko parle d’une baisse de la production «de près de 10%» depuis le début de l’année. «C’est rien!», assure Alexandre, un homme d’affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. «Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n’est rien pour le marché en général ou pour les prix». «Le pays a besoin d’argent. L’augmentation du prix de l’essence, c’est une façon d’augmenter le revenu de l’Etat», estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans. Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d’"exporter de l’essence pour les automobiles» jusque fin octobre. La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l’offensive russe en Ukraine, pays qui compte l’Union européenne comme principale alliée. © Agence France-Presse