L’effet d’annonce du deuxième plan d’aide à la Grèce se dissipe déjà

L’Italie et l’Espagne ont payé le prix fort hier pour adjuger leurs bons du Trésor alors que la demande des investisseurs est ressortie en baisse
Tân Le Quang

Convaincus, en première réaction, que le deuxième plan de sauvetage de la Grèce permettrait d’atténuer à court terme le risque de contagion de la crise de la dette à l’ensemble de la zone euro, les marchés n’en sont désormais plus très sûrs. C’est du moins ce que traduisent les résultats décevants des adjudications de dettes à court terme de l’Italie et de l’Espagne hier.

Rome a placé au prix fort 7,5 milliards de bons du Trésor à 6 mois, à un taux moyen de 2,269%. Du jamais vu depuis 2008. Le pays périphérique a dû consentir au marché une prime de plus de 28 points de base (pb) par rapport au rendement offert lors de l’adjudication du 27 juin. Si le gouvernement transalpin a placé le montant qu’il souhaitait adjuger, la demande des investisseurs, elle, a baissé. Le taux de couverture (montant demandé sur montant alloué) est passé de 1,72 fois, en juin, à 1,56 fois hier.

L’Etat espagnol, lui, a placé au total 2,89 milliards d’euros de bons du Trésor à 84 jours (3 mois) et 175 jours (6 mois). Il comptait en lever au maximum pour 3 milliards. Sur la dette à 3 mois, l’appétit a été moins vorace, le taux de couverture étant ressorti à 6,27 fois, contre 9,49 fois précédemment. Les 750 millions d’euros ainsi levés l’ont été à un taux record depuis décembre 2008 de 1,899%, soit 33,1 pb de plus qu’offert en juin. Concernant la dette à 6 mois, l’Etat en a placé pour 2,14 milliards d’euros à un pic depuis décembre 2010 de 2,519%, soit une prime de 74,3 pb sur le taux offert en juin. La demande s’est également contractée, le taux de couverture s’établissant à 2,15 fois au lieu de 3,84 fois.

D’une manière générale, les taux de couverture ont tendance à être bien plus élevés pour les adjudications de dette à court terme que pour celles de dette à long terme. Cette contraction de la demande pour les bons du Trésor italiens et espagnols s’ajoute aux deux séances de hausse des rendements, vendredi et lundi. Le marché doute à présent de l’efficacité des mesures prises lors du sommet européen, faute d’un renforcement des moyens de l’EFSF.

Pour autant, le spread italien à 10 ans contre Bunds s’est détendu hier de 5 pb à 312 pb. Celui de l’Espagne a stagné à 289 pb. Les rendements à 10 ans des deux pays ont légèrement baissé, à 5,65% et 5,96% respectivement. La nervosité sur les taux à 2 ans reste encore palpable, avec des amplitudes de variation sur la journée d’hier de 20 pb environ.

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