L’Efama réclame plus de supervision pour la gestion d’actifs en Europe

Le lobby européen souhaite aussi une pause dans l’adoption de nouvelles règles mais soutient le projet de fonds d’investissement à long terme
Amélie Laurin

Ucits, AIFM, Prips, Emir, TTF… sans oublier la réforme des fonds monétaires. Face à l’inflation réglementaire en Europe, les gestionnaires d’actifs disent stop. «Il faut un passage de la régulation à la supervision, c’est ce que nous appelons de nos vœux», a déclaré hier Christian Dargnat, président de l’Association européenne de la gestion d’actifs (Efama), lors d’une conférence de presse à Paris. Pour lui, l’heure est venue pour des «études d’impact» sur les politiques mises en place et leur cohérence.

Le lobby de la profession se félicite de l’Autorité européenne de supervision des marchés, début 2011, mais «il y a parfois encore des résistances entre les régulateurs nationaux et l’Esma pour l’application des nouvelles régulations», regrette Peter De Proft, directeur général de l’Efama. Tous ces organismes ne jouent pas à armes égales.

Chargée de superviser la régulation européenne et de faire converger les politiques nationales depuis son siège parisien, l’Esma comptera à la fin de l’année 150 collaborateurs, quand la FCA, le régulateur britannique, en aligne déjà 3.000. Les lignes ne vont pas bouger brutalement, d’autant que l’agenda des futures priorités reste suspendu à l’installation d’un nouvel exécutif européen l’an prochain. Pour autant, «la Commission européeenne considère que le temps de la régulation très forte arrive à sa fin», croit savoir Christian Dargnat.

Si elle dénonce «l’avalanche» de textes, l’Efama soutient tout de même l’une des dernières initiatives de Bruxelles, la création de «fonds européens d’investissement à long terme» (FEILT) dans le cadre de la future directive Ucits 6. Ces fonds à échéance devraient favoriser l’investissement dans les infrastructures ou le non-coté. L’association souhaite toutefois que la part d’actions dans ces portefeuilles puisse dépasser 30%.

Pour accompagner la désintermédiation du financement de l’économie européenne, l’Esma espère aussi «des réformes prudentielles et comptables qui dépassent le cadre de la gestion d’actifs». Afin de faciliter l’investissement des institutionnels dans les fonds de prêts titrisés, la France a par exemple aménagé cet été son Code des assurances. Une avancée locale qui prouve aussi que l’harmonisation européenne n’est pas pour demain.

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