L'économie japonaise reprend le chemin de la croissance

Le Japon a enregistré un deuxième trimestre consécutif de hausse de son PIB, à un rythme supérieur aux attentes, un an après la hausse de TVA.
Patrick Aussannaire

Le Japon rassure partiellement. Avec une hausse de son PIB de 0,6% au premier trimestre et de 2,4% en rythme annualisé, l’économie japonaise a non seulement progressé à un rythme supérieur aux attentes, mais a surtout enchaîné un deuxième trimestre consécutif de croissance et ainsi évité une entrée en crise après la hausse du taux de TVA en avril 2014. La demande intérieure privée a même apporté 0,3 point à la croissance, avec une hausse de l’ensemble de ses composantes (consommation des ménages et investissement).

Même la contribution négative de 0,2 point du commerce extérieur est due à la hausse des importations de 2,9% «qui est le signe du dynamisme de la demande intérieure» alors que les exportations ont continué de progresser de 2,4%, comme le souligne CA CIB.

Si Natixis anticipe une croissance de 1,2% cette année sous l’effet des mesures budgétaires prises par le gouvernement et de l’amélioration de la demande extérieure, après une contraction du PIB de 0,1% en 2014, la reprise japonaise reste fragile. Sans la contribution positive des stocks de 0,5 point, la croissance du PIB aurait été limitée à 0,1% au premier trimestre. En outre, la consommation des ménages a été soutenue par une chute inquiétante du déflateur de prix de 0,5%, la première depuis sept trimestres. «Notre inquiétude est que les salaires totaux n’ont pas progressé, ce qui a ainsi mis un terme à six trimestres de hausse consécutifs. La progression du déflateur global de 1,3% est largement due à la forte chute de 9% du déflateur des importations liée à celle des prix du pétrole», précise Barclays.

Le yen chutait d’ailleurs de 0,4% hier face au dollar pour repasser au-dessus du seuil de 121 et ainsi tutoyer ses plus faibles niveaux depuis mi-2007. En fin de semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a non seulement rejeté la nécessité d’une augmentation des rachats d’actifs compte tenu de l’amélioration progressive des perspectives de croissance et d’inflation, mais a également ajouté que la surévaluation excessive du yen avait désormais été intégralement corrigée.

«Le yen a déjà rallié ses plus bas niveaux historiques, ce qui contribue au redressement récent des comptes courants», confirme Citigroup. A 2.800 milliards de yens en mars, l’excédent courant du Japon a atteint son plus haut niveau depuis 2008, ce qui devrait soutenir le yen.

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