L'économie américaine replonge en zone de contraction au premier trimestre

La deuxième estimation montre un recul du PIB américain de 0,7%, avec une contribution négative du commerce extérieur de 1,9 point.
Patrick Aussannaire

Une fois encore, l’année commence mal pour l’économie américaine. La seconde estimation du PIB américain montre une contraction de l’activité de 0,7% au cours des trois premiers mois de l’année. La différence avec la croissance de 0,2% affichée en première estimation s’explique principalement par une contribution négative du commerce extérieur qui a atteint 1,9 point, contre 1,3 point initialement.

«Avec la reprise du travail dans les ports américains, les importations américaines ont observé un violent rebond, alors que le mouvement sur les exportations a été moins important», explique Aurel BGC.

Pénalisées par le fort rebond du dollar en début d’année, les exportations ont chuté de 7,6% sur le trimestre, alors que les importations ont progressé à un rythme de 5,6%, un bon signe pour le dynamisme de la demande intérieure. La consommation des ménages, en hausse de 1,8%, a même échappé à la révision, alors que la contraction de l’investissement des entreprises a été moins violente que prévu, à hauteur de 2,8%. «Le plus important sera de faire la part des choses dans cette contraction d’activité entre les éléments temporaires et saisonniers et les véritables sources d’inquiétude», ajoute Aurel BGC.

L’indice «GDPNow» de la Fed d’Atlanta reste mitigé au deuxième trimestre, avec un rythme annuel de croissance de 0,8% sur avril. S’il a été légèrement revu à la hausse, ce niveau reste nettement inférieur à celui de 3,2% qui est actuellement anticipé par le consensus. Or, «dans le contexte actuel, les marchés sont extrêmement sensibles aux indicateurs américains qui détermineront le timing de la première hausse des taux directeurs de la Fed», rappelle Aurel BGC. Le PIB du deuxième trimestre sera publié lors de la réunion du FOMC de fin juillet, avec une révision des chiffres sur les cinq dernières années.

Les rendements des Treasuries ont peu réagi à ces chiffres, largement anticipés par le consensus, en se détendant légèrement vendredi à 0,61% sur la partie 2 ans et à 2,11% sur le 10 ans. Si le mouvement d’aplatissement de la courbe des taux américains s’est interrompu fin janvier, avec un rebond du spread 2-10 ans de 52 pb jusqu’à mi-mai, il a depuis reculé de 22 pb pour revenir à 150 pb. Un aplatissement par le haut dû presque intégralement à une détente du taux 10 ans, alors que le taux à 2 ans est resté stable en prévision de la hausse des taux Fed funds prévue en fin d’année.

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