Le yen atteint un plus bas niveau de quatre ans contre le billet vert

Bénéfique pour les exportateurs nippons, le repli du yen a également stimulé l’excédent de la balance des comptes courants de l’Archipel en mars
Yves-Marc Le Reour

Après avoir reculé de 4,3% contre le billet vert en un mois, la devise nippone a franchi hier pour la première fois depuis la mi-avril 2009 le seuil de 100 yens pour un dollar. Provoqué par un renforcement de la politique monétaire expansionniste de la Banque centrale nippone afin de rompre le cercle vicieux de la déflation dans lequel évolue l’Archipel depuis des années, cet affaiblissement du yen fait avant tout le bonheur des grands groupes exportateurs nippons.

Toyota a annoncé mercredi que son bénéfice net avait «plus que doublé» au quatrième trimestre de son exercice clos le 31 mars 2013. Le constructeur automobile nippon anticipe des ventes de 9,91 millions de véhicules sur l’exercice en cours, contre 8,87 millions l’exercice précédent, et pourrait devenir le premier à avoir produit plus de 10 millions de véhicules en un an. Il table pour l’exercice en cours une nouvelle hausse de son bénéfice. Ces anticipations positives ont fait grimper l’indice Nikkei de plus de 3% cette nuit à 14.630 points, au plus haut depuis janvier 2008, tiré par un intérêt accru pour les titres des exportateurs automobiles nippons.

La dépréciation du yen par rapport au dollar contribue également à gonfler la balance des comptes courants, qui a dégagé en mars un excédent de 1.250 milliards de yens, davantage que les 1.220 milliards anticipés par le consensus. Ce surplus devrait favoriser la confiance des investisseurs étrangers, malgré une dette publique qui représente plus du double du PIB. Le ministre de l’Economie Akira Amari a néanmoins mis en garde cette nuit contre «une baisse excessive du yen», sans plus de détails sur le niveau optimal qu’il souhaitait pour la devise.

La tendance devrait rester baissière pour le yen, selon la plupart des économistes. «La porte est ouverte en direction des 105 yens pour un dollar dans les prochaines semaines et un niveau de 110 yens d’ici à la fin de l’année semble parfaitement raisonnable», pronostique ainsi Alan Ruskin, responsable de la stratégie sur les devises chez Deutsche Bank. Alors que le rendement des obligations du Japon à 10 ans remontait à 0,6% cette nuit, contre un plus bas historique de 0,315% touché début avril, Hideo Kumano, chef économiste au Dai-ichi Life Research Institute, table cependant sur «un repli des rendements des emprunts d’Etat nippons au cours des deux prochaines années, avec un risque de déflation persistante liée au vieillissement de la population».

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