Le Trésor britannique s’inquiète de la volatilité des rendements

Le DMO craint l'échec d’une adjudication. Les investisseurs ont néanmoins absorbé avec un ratio de couverture de 3 fois les indexées à 9 ans vendues hier.
Patrick Aussannaire

La hausse de la volatilité constitue une source d’inquiétude. Je ne serais pas surpris si nous rencontrions un échec sur une adjudication un jour dans un futur proche». Telle est l’alerte lancée dans le Wall Street Journal par le directeur du Trésor britannique, Robert Stheeman. Or, cette situation ne s’est produite qu’à trois reprises sur les 535 adjudications depuis 1998. Si la dernière émission de titres à 10 ans réalisée la semaine dernière a été accueillie par un ratio de couverture de seulement 1,19, contre une moyenne de 1,7 fois, les investisseurs ont absorbé les 900 millions de livres d’obligations indexées à 9 ans mises aux enchères hier avec un ratio de 3 fois, un niveau record depuis février 2010.

Le calendrier du Trésor britannique sera chargé avec deux émissions d’obligations à 30 et 40 ans demain, une nouvelle indexée à 30 ans prévue à la fin du mois de juin, ainsi qu’avec le lancement d’une obligation indexée à 10 ans mi-juillet. «Il sera plus difficile de vendre du papier qui rémunère peu si les investisseurs s’attendent à une hausse future des taux et/ou à une forte volatilité, mais un ajustement du prix semble plus probable qu’un accident», estime René Defossez, stratégiste chez Natixis. Les rendements des Gilts restaient à peu près stables hier, à 0,55% sur la partie 2 ans, et à un niveau de 2,06% sur la partie 10 ans.

Dans ce contexte, c’est la partie longue de la courbe britannique qui a le plus souffert, avec une pentification de la courbe entre les rendements à 2 et 10 ans de 43 pb sur la période, à 152 pb. S’il est remonté à son plus haut niveau depuis le mois de novembre dernier notamment sous l’effet des tensions sur les rendements de la zone euro, ce niveau de spread reste encore bien loin de ses plus hauts d’environ 250 pb enregistrés début 2014. «Avec une première hausse des taux directeurs de la BoE qui ne devrait pas intervenir avant mi-2016, le taux 2 ans est donc pour l’instant beaucoup mieux protégé que les maturités plus longues en cas de tensions comme celles des dernières semaines», estime René Defossez.

Ce mouvement de repentification a en outre été nettement plus fort sur la courbe européenne, avec un écartement du spread entre les rendements allemands à 2 et 10 ans de 70 pb depuis mi-avril et de 100 pb sur le 2/30 ans, «avec des niveaux de volatilité réalisée extrêmes, comparables à ceux constatés lors de la panique de 2008», précise même SG CIB.

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