Le stock d'émissions à haut rendement en attente s’accroît

Malgré deux opérations en une semaine, plusieurs refinancements obligataires de LBO devraient être reportés en septembre
Alexandre Garabedian

D’ordinaire l’un des premiers à se fermer en période de turbulences, le marché primaire du high yield reste encore ouvert en Europe. Bormioli Rocco, le fabricant italien d’emballages en verre, a émis le 26 juillet 250 millions d’euros d’obligations 2018, avec BNP Paribas et JPMorgan comme chefs de file. La société a été rachetée en mai par le fonds Vision Capital. Le 20 juillet, le fabricant belge de pilules, Capsugel, repris par KKR, a levé 325 millions d’euros d’obligations 2019. Noté Caa1, il a trouvé un rendement de 9,875%.

Le marché tourne cependant au ralenti. «Les quelques émissions qui sont sorties l’ont fait par nécessité car il s’agit de financements d’acquisitions en LBO. En revanche, vu les conditions de marché, toutes les opérations opportunistes ont été repoussées, d’où les volumes très faibles d’émissions en investment grade», explique Arnaud Tresca, responsable de l’origination high yield chez BNP Paribas à Londres.

Avec la faiblesse des volumes émis en juin et en juillet, le stock des transactions à venir gonfle. Plusieurs LBO signés au printemps prévoyaient en effet une partie de financement obligataire. Spie compte lever 375 millions d’euros en high yield. Autres signatures attendues, l’opérateur télécom polonais Polkomtel et le fabricant suédois d’alarmes Securitas Direct.

«On pensait que les derniers jours de juillet pourraient ouvrir une fenêtre d’émission, mais à une ou deux exceptions près les opérations prévues devraient être reportées en septembre», estime Arnaud Tresca, pour qui «les conditions de marché resteront probablement volatiles d’ici à la fin de l’année.»

L’euphorie de fin 2010 et début 2011 est loin. Bormioli Rocco a dû offrir un rendement de 10%, le plus élevé depuis 18 mois pour une société notée BB-/B1. Son exposition à l’économie italienne a joué en sa défaveur. Deux opérations ont même échoué. En juin, le français Spotless avait dû renoncer à une émission destinée à financer un dividende (L’Agefi Quotidien du 21 juin). Le 21 juillet, c’est Coditel, racheté par Apax, qui a été prié de revoir sa copie. L’ex-Numéricable Belgique présentait un levier de 6,2 fois l’Ebitda jugé énorme pour un émetteur si petit. Le changement de structure de l’opération, avec l’injection de 60 millions de dette mezzanine qui ramenait à 200 millions l’émission obligataire, n’a pas suffi à convaincre les investisseurs.

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