Le rugby français mise sur le succès des «debentures» britanniques

La Fédération française de rugby a lancé une émission obligataire à coupon zéro mais donnant un droit d’accès aux matchs joués par le XV de France
Patrick Aussannaire

La Fédération française de rugby (FFR) se met à l’heure de la financiarisation du sport. Elle a sifflé vendredi le coup d’envoi d’une émission de 499 obligations d’une valeur unitaire de 10.000 euros, nommée «Debenture FFR» sur le mode de celles déjà réalisées outre-Manche pour la construction de Twickenham en Angleterre, et du Millennium Stadium de Cardiff au Pays de Galles.

Les 5 millions d’euros ainsi levés à l’issue de l’émission prévue pour le 31 mars seront destinés à financer les travaux d’investissement de restructuration du Centre national de Marcoussis, estimés à 4,3 millions d’euros, les travaux d’amélioration des équipements sportifs, ainsi que les études de faisabilité du Grand Stade d’Evry.

La spécificité des droits octroyés aux détenteurs de ces nouveaux titres émis au pair, arrivant à échéance en 2064, semble les destiner uniquement à des supporteurs chevronnés et peu intéressés. Les obligations offriront la possibilité, et ceci dès le match France-Irlande du Tournoi des six nations qui aura lieu le 15 mars, d’«acheter une place, à sa valeur faciale et sans décote ni réduction», et ce «pour certains matchs joués par le XV de France à domicile et pour la finale du Top 14», hors Coupe du monde et Jeux olympiques.

L’intérêt financier est quasi nul puisque les obligations sont à coupon zéro, ne pourront pas être échangées sur un marché secondaire, et seront intégrées dans la base de calcul de l’ISF au même titre qu’une obligation classique. L’intérêt du placement, orchestré par la Société Générale, réside donc uniquement sur la garantie d’accès offerte aux souscripteurs à des places très difficiles à obtenir. Ce droit courra sur quinze ans pour des obligations qui devront être conservées jusqu’à maturité de 50 ans, alors que les debentures anglaises, sur lesquelles les nouveaux titres français sont calqués, limitent les droits d’accès au stade à dix ans.

Christian Garnier, trésorier général de la FFR, précise que les souscripteurs seront également privilégiés lors des nouvelles émissions qui interviendront à échéance des droits d’accès octroyés sur les anciens titres. Cette opération servira de test à l’ambitieux projet de financement des 600 millions d’euros nécessaires pour la construction d’un nouveau stade situé à Ris-Orangis abritant 82.000 places. Des émissions de même type de 100 à 200 millions d’euros sont ainsi prévues pour financer ce projet. L’agrément de l’AMF aurait même déjà été obtenu.

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