Le Royaume-Uni tourne la page de la FSA

Depuis hier, la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority assurent la réglementation des services financiers outre-Manche
Stéphanie Salti, à Londres
Nadia Filali
Nadia Filali  - 

C’en est fini de la Financial Services Authority. Tenu pour responsable de la crise financière de 2008, le régulateur des services financiers britannique, qui avait été créé par l’ancien gouvernement travailliste en 1997, a été remplacé hier par deux nouveaux organismes.

Conformément à la loi sur les services financiers, la FCA (Financial Conduct Authority) va désormais se concentrer sur la protection des consommateurs et sur la surveillance des marchés tandis que la PRA (Prudential Regulation Authority), dans le giron de la Banque d’Angleterre, va assurer la supervision du système bancaire britannique.

D’ores et déjà, la FCA, qui s’appuie sur 2.848 salariés, a publié fin mars son plan de bataille pour 2013-2014. Sous la houlette de son directeur général, Martin Wheatley, l’organisme se donne pour objectif d’assurer un véritable univers concurrentiel dans le secteur des services financiers. Un département dédié à la compétition (Competitition Department) sera d’ailleurs créé à cet effet.

L’organisme se donne également pour mission de continuer à mettre de l’ordre dans les différents scandales qui ont affecté le secteur à l’image des assurances-emprunteurs (PPI), du Libor ou encore de la vente de produits dérivés aux entreprises. Le FCA devrait néanmoins se distancer de la politique de fermeté développée par son prédécesseur, la FSA, depuis ces trois dernières années : «Vous n’entendrez pas parler de nous sous le mode de la menace. Ce n’est pas de cette manière que nous voulons agir», a commenté Martin Wheatley lors de la présentation de la FCA fin mars, «ce n’est pas simplement un organisme d’application des lois. Nous souhaitons utiliser un ensemble d’outils».

Dans la pratique, la FCA devrait être plus proactive que la FSA : outre des visites aux entreprises du secteur – 26.000 sous sa juridiction – l’organisme devrait aussi utiliser des clients mystères et ses propres recherches pour détecter d’éventuels dysfonctionnements. Son budget sera d’ailleurs conséquent : pour 2013-2014, l’organisme disposera de 432,1 millions de livres, à comparer au budget de 578 millions de livres pour la FSA en 2012-2013.

Ce chiffre n’inclut pas le budget de la PRA, dont les 1.300 salariés vont superviser 1.400 banques et assureurs. L’autorité devrait présenter son budget au cours des deux prochaines semaines.

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