Le Royaume-Uni maintient le cap de la rigueur pour éviter la dégradation

George Osborne a défendu devant le Parlement son plan de rigueur budgétaire qui a permis de faire baisser le taux 10 ans à 2,5%
Patrick Aussannaire

Le Royaume-Uni compte bien sortir indemne de la crise de la dette. Pour cela, le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, a défendu devant le Parlement son plan de rigueur budgétaire. Une crise comme celle de la dette souveraine en zone euro «rappelle la folie dangereuse de ceux qui estimaient que nous allions trop vite». Le gouvernement dirigé par David Cameron a ainsi promis d’éradiquer le déficit budgétaire en cinq ans.

Il peut compter sur le soutien de la Banque d’Angleterre (BoE) qui laisse ses taux directeurs à 0,5%. Mais les minutesde la BoE mettent en lumière de profondes divergences au sein du Comité. Deux des neuf membres prônent une hausse du taux d’intérêt, tandis qu’un autre vote pour une relance du programme de rachats d’actifs de 200 milliards de livres épuisé en janvier 2010. La société de gestion GaveKal anticipe que la BoE pourrait à la fois laisser ses taux directeurs inchangés pendant une période prolongée, à l’instar de la Fed, et relancer son programme d’assouplissement quantitatif (QE).

«Nous devons continuer d’appliquer la politique budgétaire qui nous a apporté la stabilité sur le marché des obligations d’Etat», a affirmé George Osborne, en soulignant que les taux britanniques à 10 ans étaient descendus sous les 2,5%, «leur plus bas niveau depuis plus de 100 ans». «C’est un immense vote de confiance dans la crédibilité de la dette britannique et une source majeure de stabilité pour l'économie britannique dans une période d’instabilité exceptionnelle», s’est-il félicité. Un argument captieux selon le ministre des Finances du cabinet fantôme, Ed Balls, qui estime que «les Japonais se sont brièvement targués de taux d’intérêt bas avant qu’ils ne souffrent une décennie perdue en termes de croissance.»

Malgré des taux d’intérêt faibles, les objectifs budgétaires risquent d’être difficiles à tenir du fait des maigres perspectives de croissance. Le budget se fonde sur une croissance de 1,7% cette année, de 2,5% en 2012 et 2,9% en 2013. Des prévisions optimistes, alors que la BoE table sur une croissance de 1,4% cette année. Les mesures d’austérité ainsi qu’une inflation à 4,2% pèsent sur la consommation des ménages. Mais le gouvernement a-t-il le choix? Comme le rappelle BNP Paribas, «adopter un objectif moins ambitieux de réduction des déséquilibres budgétaires pourrait entraîner un abaissement de la note souveraine du Royaume-Uni par les agences de notation».

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