
Le risque d’une récession aux Etats-Unis monte en flèche
Entamé la semaine dernière à la suite de la publication fin juillet d’un PIB décevant pour le deuxième trimestre 2011, le mouvement d’abaissement des prévisions de croissance pour les Etats-Unis s’est fortement accéléré ces derniers jours, nourri par l’accord sur la dette américaine et ses conséquences sur l’économie du pays. Que ce soit Goldman Sachs, Bank of America Merrill Lynch, ou JPMorgan, toutes les grandes banques américaines avaient réduit leurs anticipations. Goldman Sachs avait par exemple abaissé d’un demi point sa prévision de croissance pour 2012, à 2%. L’annonce hier d’une baisse de 0,3% de la productivité au deuxième trimestre confirme ce coup de frein.
Or, chaque phase de récession étant habituellement précédée d’une série de trimestres à faible croissance, le ralentissement constaté depuis fin 2010 a donc considérablement renforcé les inquiétudes. D’autant que les tumultes financiers de ces deux derniers jours ne sont pas là pour rassurer les économistes. Les chiffres n’ont pas été immédiatement dégradés, mais le risque de voir les Etats-Unis tomber en récession l’an prochain est lui monté en flèche. Selon Bank of America Merrill Lynch, le risque s’élève désormais à 35%, un taux environ deux fois plus élevé qu’au printemps. Goldman Sachs chiffre sa crainte à 33%. Selon une enquête menée par Reuters auprès de plus de 200 économistes du 2 au 8 août, c’est-à-dire alors que la note souveraine des Etats-Unis était abaissée et que les marchés financiers mondiaux connaissaient leurs pires séances depuis la crise financière de 2008, la probabilité d’une récession aux Etats-Unis ressort à 25% contre 20% lors de l’enquête précédente en juillet.
S’ils se poursuivent, les tumultes actuels sur les marchés financiers risquent d’avoir des conséquences directes et indirectes fortes sur l’économie américaine. Selon les économistes d’Exane BNP Paribas, une baisse prolongée des indices boursiers de 10% peut coûter 0,2 point de croissance «avant même de tenir compte de la hausse probable en parallèle du coût de financement des entreprises, de la détérioration du marché des conditions de crédit des banques et de la hausse du dollar».
Selon BoA Merrill Lynch ou bien encore Exane BNP Paribas, si l’économie américaine chancelle, elle n’est pas encore KO. Mais il suffirait d’un choc supplémentaire pour l’envoyer en récession. Ce qui promet une nervosité accrue pour les prochains trimestres.
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L'armée israélienne appelle à l’évacuation de la ville de Gaza avant un assaut terrestre d’ampleur
Gaza - L’armée israélienne a appelé samedi matin les habitants de la ville de Gaza à l'évacuer vers une zone déclarée «humanitaire» plus au sud, en prévision d’un assaut au sol sur cette agglomération, la plus grande du territoire palestinien dévasté par près de 23 mois de guerre. Le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée, a lancé cet appel sur les réseaux sociaux alors que l’ONU, qui estime à environ un million les résidents de la région, a averti d’un «désastre» à venir en cas d’expansion de l’offensive sur Gaza-ville. L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de cette agglomération, affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages qu’il retient encore. L’appel à évacuer intervient après que le président américain, Donald Trump, a affirmé vendredi que les Etats-Unis étaient «en négociation approfondie avec le Hamas», dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre. «Nous leur disons: +Libérez-les (otages NDLR) tous immédiatement», sinon «ça va être terrible», a-t-il dit. M. Trump a également avancé que certains des otages pourraient être «morts récemment». L’armée israélienne estime à ce stade que 25 des 47 captifs restants à Gaza - sur 251 enlevés le 7-Octobre - sont morts. Le mouvement islamiste palestinien avait donné son accord en août à une proposition de trêve et libération des otages présentée par les médiateurs (Egypte, Etats-Unis et Qatar). Le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige qu’il rende les armes et dit vouloir prendre le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza. «L’armée ment» Dans son message, le colonel Adraee précise que pour «faciliter le départ des habitants» de la ville de Gaza, le secteur côtier d’Al-Mawasi, dans le sud du territoire, est déclaré «zone humanitaire». Selon l’armée, cette zone comprend des «infrastructures humanitaires essentielles», et est approvisionnée «en nourriture, tentes, médicaments et équipements médicaux». Depuis le début de la guerre, qui a ravagé la bande de Gaza, désormais en proie à la famine sur 20% du territoire selon l’ONU, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées «humanitaires» et «sûres», affirmant y viser des combattants du Hamas. «L’armée ment aux gens, quand nous allons chercher de l’aide (...) ils ouvrent le feu», s’indigne Abdelnasser Muchtaha, 48 ans, déplacé à l’ouest de la ville de Gaza après avoir quitté son quartier pilonné de Zeitoun. Il affirme vouloir «pour l’instant» rester sur place. Déja déplacé à Al-Mawasi, avec sa famille, Bassam al-Astal, 52 ans, assène que la zone n’est «ni humanitaire ni sûre». «C’est là qu’il y a chaque jour le plus de martyrs, il n’y a pas de place pour les tentes, pas de services humanitaires, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire», dit-il. Vendredi, l’armée israélienne a encore intensifié ses opérations dans la ville de Gaza bombardant, après un appel à évacuer, une tour d’immeuble dans le centre, qui s’est écroulée comme un château de cartes. Selon l’armée, le Hamas y avait installé «des infrastructures» pour «préparer et mener des attaques» la visant. Elle avait auparavant prévenu qu’elle ciblerait «dans les jours qui viennent» des «infrastructures terroristes», en particulier dans des tours d’immeubles. Le Hamas a rejeté comme «des prétextes fallacieux et des mensonges éhontés» les affirmations d’Israël selon lesquelles il utilisait ces bâtiments. «Propagande diabolique» La Défense civile du territoire palestinien, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait état de 42 personnes tuées vendredi par des tirs ou bombardements israéliens, dont la moitié dans la ville de Gaza. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile. Le Hamas a dans le même temps diffusé une vidéo montrant deux otages - Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel - au moment où les proches et soutiens de ces captifs se mobilisaient à travers Israël pour marquer leurs 700 jours de détention et réclamer leur retour. La séquence montre M. Gilboa-Dalal demandant à M. Netanyahu de ne pas mener d’offensive dans la ville de Gaza. «Aucune vidéo de propagande diabolique ne nous affaiblira ni n'émoussera notre détermination», a réagi le Premier ministre israélien, après s'être entretenu avec les parents des deux hommes, selon son bureau. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.300 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Equipe de l’AFP dans la bande de Gaza © Agence France-Presse -
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