Le risque d’une récession aux Etats-Unis monte en flèche

La probabilité atteint 25 % selon une enquête Reuters, contre 20 % en juillet. Goldman Sachs ou BoA Merrill Lynch sont encore plus pessimistes
Olivier Pinaud

Entamé la semaine dernière à la suite de la publication fin juillet d’un PIB décevant pour le deuxième trimestre 2011, le mouvement d’abaissement des prévisions de croissance pour les Etats-Unis s’est fortement accéléré ces derniers jours, nourri par l’accord sur la dette américaine et ses conséquences sur l’économie du pays. Que ce soit Goldman Sachs, Bank of America Merrill Lynch, ou JPMorgan, toutes les grandes banques américaines avaient réduit leurs anticipations. Goldman Sachs avait par exemple abaissé d’un demi point sa prévision de croissance pour 2012, à 2%. L’annonce hier d’une baisse de 0,3% de la productivité au deuxième trimestre confirme ce coup de frein.

Or, chaque phase de récession étant habituellement précédée d’une série de trimestres à faible croissance, le ralentissement constaté depuis fin 2010 a donc considérablement renforcé les inquiétudes. D’autant que les tumultes financiers de ces deux derniers jours ne sont pas là pour rassurer les économistes. Les chiffres n’ont pas été immédiatement dégradés, mais le risque de voir les Etats-Unis tomber en récession l’an prochain est lui monté en flèche. Selon Bank of America Merrill Lynch, le risque s’élève désormais à 35%, un taux environ deux fois plus élevé qu’au printemps. Goldman Sachs chiffre sa crainte à 33%. Selon une enquête menée par Reuters auprès de plus de 200 économistes du 2 au 8 août, c’est-à-dire alors que la note souveraine des Etats-Unis était abaissée et que les marchés financiers mondiaux connaissaient leurs pires séances depuis la crise financière de 2008, la probabilité d’une récession aux Etats-Unis ressort à 25% contre 20% lors de l’enquête précédente en juillet.

S’ils se poursuivent, les tumultes actuels sur les marchés financiers risquent d’avoir des conséquences directes et indirectes fortes sur l’économie américaine. Selon les économistes d’Exane BNP Paribas, une baisse prolongée des indices boursiers de 10% peut coûter 0,2 point de croissance «avant même de tenir compte de la hausse probable en parallèle du coût de financement des entreprises, de la détérioration du marché des conditions de crédit des banques et de la hausse du dollar».

Selon BoA Merrill Lynch ou bien encore Exane BNP Paribas, si l’économie américaine chancelle, elle n’est pas encore KO. Mais il suffirait d’un choc supplémentaire pour l’envoyer en récession. Ce qui promet une nervosité accrue pour les prochains trimestres.

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