
Le régulateur américain veut donner plus de poids au «S» de l’ESG

Entre les questions environnementales et de gouvernance, la Securities and Exchange Commission (SEC) se préoccupe aussi de la question sociale, le «S» de l’ESG. Pressée par les élus démocrates, les syndicats et les investisseurs, de plus en plus sensibles au sujet, l’autorité des marchés financiers américaine travaille activement sur une nouvelle règle qui obligera les sociétés cotées en Bourse à divulguer davantage d’informations sur leurs salariés (diversité, rémunération, embauches…), indique Reuters. Gary Gensler, le président de la SEC, avait lui-même évoqué ces réflexions fin juin lors d’une conférence annuelle organisée par la City de Londres.
La SEC devrait dévoiler son projet de règle d’ici à la fin de l’année et engager une consultation publique.
L’administration Biden pousse pour une telle réforme. «Nous devrions réfléchir attentivement à l’inclusion d’une poignée de paramètres de bon sens, facilement accessibles, en particulier dans les domaines faisant l’objet d’un consensus important comme la diversité de la main-d’œuvre», a déclaré à l’agence de presse la commissaire démocrate Allison Lee. «Une meilleure information sur les effectifs aidera les investisseurs à mieux comprendre quelles entreprises créent de bons emplois et investissent dans leurs employés», a appuyé Brandon Rees, directeur adjoint de l’AFL-CIO, la plus grande fédération de syndicats du pays, qui s’est récemment entretenu avec la SEC pour discuter d’une nouvelle règle.
La tonalité est différente du côté des lobbys représentant les grandes entreprises qui craignent plus de formalités administratives et des coûts supplémentaires. La Chambre de commerce des États-Unis s’est par exemple étonnée auprès de la SEC d’un tel projet alors qu’un règlement adopté en novembre 2020 sous l’administration de l’ancien président Donald Trump contraint déjà les entreprises à divulguer les informations sur les effectifs qu’elles jugent importantes. «La SEC devrait faire une petite pause pour voir comment ce nouveau système fonctionne réellement avant de déterminer s’il doit être modifié», a déclaré Tom Quaadman, responsable des marchés de capitaux à la Chambre de commerce des Etats-Unis.
Des études ont toutefois montré que les données fournies par les entreprises restaient extrêmement vagues et peu quantitatives.
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