Le rebond de l’emploi américain devrait permettre de rassurer la Fed

Alors que certains membres du FOMC se sont récemment inquiétés de la faiblesse de l’activité, l'économie a créé 288.000 emplois le mois dernier.
Patrick Aussannaire

La Fed a enfin de quoi se rassurer. Les inquiétudes face au trou d’air de l’activité américaine au cours du premier trimestre semblent avoir été en partie effacées vendredi avec la publication d’un rapport sur l’emploi faisant état de 288.000 créations d’emplois non agricoles au mois de mai, mais surtout d’une accélération du rythme annuel de hausse des salaires à 2,3%, alors que le dernier Beige Book indiquait déjà clairement des tensions salariales plus fortes.

Sans la hausse de 0,1 point du taux de participation à 62,9%, le taux de chômage aurait même chuté à 5,3%, ce qui laisse espérer que les effets saisonniers du premier trimestre ne seraient, comme en 2014, que temporaires. «Ces chiffres remettent les rendements américains et les chocs économiques aux Etats-Unis sur le devant de la scène, éclipsant le Bund au moins pour un temps», estime Citigroup. Dans ce contexte, les marchés ont fortement réagi vendredi, avec une hausse du rendement des Treasuries de 6 pb sur la partie 2 ans à 0,72%, et de 8 pb à 2,39% sur la partie 10 ans de la courbe américaine. Le taux à 10 ans a même atteint son plus haut niveau depuis juin 2014 et s’est tendu de 75 pb depuis son point bas de 1,64% enregistré fin janvier. Sur le marché des changes, l’euro dévissait de 2% en séance contre dollar pour revenir à un taux de 1,11, malgré la poursuite des tensions sur les rendements d’Etat de la zone euro. L’indice DXY dollar contre les principales devises se renforçait également de 2% vendredi, il affiche un rebond de 4% depuis son point bas de mi-mai. Des tensions qui se sont également transmises aux anticipations d’inflation américaine, le taux de swap inflation 5 ans dans 5 ans s'écartant ainsi vendredi de 7 pb à un niveau de 2,32%.

Si une première hausse des taux Fed funds en juin est exclue, ces chiffres remettent en selle la probabilité d’un resserrement en septembre. «Le début du processus de normalisation monétaire est une décision de poids qui ne peut reposer sur un seul chiffre, et le FOMC souhaitera un rebond sensible du PIB au deuxième trimestre au-dessus de son potentiel qui se prolongera au second semestre», nuance CA CIB.

Plusieurs membres du FOMC se sont montrés extrêmement prudents quant aux perspectives de rebond de l’activité, semblant «à ce stade plus incertain qu’il ne l’était en 2014», selon Daniel Tarullo, qui ne vote pas aux réunions du comité de politique monétaire.

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