Le ralentissement de l’activité américaine donne plus de temps à la Fed

La réunion du FOMC qui s’achève demain coïncide avec la publication des chiffres du PIB américain au premier trimestre, attendus en fort ralentissement.
Patrick Aussannaire

Le transfert de la fonction de réaction de la Fed vers l’évolution du contexte macroéconomique devrait inciter le FOMC à rester prudent à sa réunion qui s’achève demain. D’autant qu’elle coïncide avec la publication des chiffres du PIB américain au premier trimestre, attendus en fort ralentissement. L’indice avancé de la Fed d’Atlanta fait même état d’une chute à seulement 0,1%.

L’économie américaine ayant été pénalisée comme en 2014 par des facteurs transitoires (conditions climatiques et grèves des ports de la côte Ouest), le consensus table néanmoins sur un ralentissement de l’activité limité à 1% au début d’année et sur une croissance de 2,7% cette année, soit le haut de la fourchette de prévision du FOMC.

Citigroup anticipe ainsi un fort rebond de l’activité à partir du deuxième trimestre. Mais la banque reconnaît que «si les prévisions de la Fed d’Atlanta s’avèrent correctes, cela pourrait conduire à une trajectoire de croissance et à une réaction de la politique monétaire de la Fed très différentes de celles actuellement anticipées par les marchés». Les contrats Fed funds n’intègrent déjà plus qu’une seule hausse des taux de 25 pb cette année qui interviendrait après la réunion du FOMC de septembre, pour un total de seulement trois hausses de même ampleur d’ici à la fin 2016.

Des anticipations sensiblement inférieures à la dernière prévision médiane du FOMC («dots») et qui alimentent les craintes que «les valorisations des actifs aient décroché des fondamentaux, ce qui entraînerait une forte correction des marchés lors du premier resserrement des conditions monétaires de la Fed», comme l’explique Goldman Sachs. Les derniers commentaires des membres du FOMC indiquent qu’ils souhaitent presque tous un début de normalisation en 2015, avec une remontée des taux nettement plus progressive que lors des précédents cycles.

Compte tenu du positionnement des investisseurs, BNP Paribas souligne «les risques de voir les marchés interpréter le message de la Fed comme ‘faucon’». Les rendements des Treasuries restent faibles à 0,52% sur le 2 ans et à 1,92% sur le 10 ans, alors que le dollar reste proche de ses plus hauts malgré un léger recul de 1,2% la semaine dernière. «Le rythme de resserrement étant plus important pour le marché de taux que le début du processus», SG CIB anticipe un rallongement de la durée séparant les hausses de taux afin de «réduire le risque d’une correction désordonnée des anticipations».

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