Le premier rehausseur de crédit MBIA en passe de perdre sa notation AAA

L’assureur monoline a fait état d’une lourde perte au quatrième trimestre, sous le coup de 3,5 milliards de dollars de provisions
Kaysser Cherif

L’éventualité de la perte de la notation AAA du numéro un mondial du rehaussement de crédit s’est encore renforcée. MBIA a fait état d’une perte de 2,3 milliards de dollars au quatrième trimestre de l’année 2007 contre un bénéfice de 181 millions l’année dernière à la même époque. La société a passé 3,5 milliards de dollars de provisions pour couvrir son portefeuille de dérivés de crédits dont notamment 713,5 millions de dollars au titre de son exposition indirecte au marché du crédit immobilier. Le 22 janvier dernier son rival Ambac avait affiché une perte trimestrielle de 3,26 milliards de dollars après avoir passé 5,21 milliards de dollars de provisions. Enfin, la publication des résultats de MBIA est intervenue après l’annonce de FitchRatings qui a abaissé de AAA à AA la note de crédit de FGIC Corp, au motif que celle-ci ne présente pas une base de capital suffisante pour justifier la meilleure note de crédit du classement.

Ainsi, en dépit des efforts de MBIA pour conserver sa notation AAA, les agences de notation devraient le dégrader. Pour un analyste, « en absence d’un plan de sauvetage crédible, les notes de crédits de MBIA et de ses rivaux continueront d’être sous pression cette année ». Moody’s avait d’ailleurs averti, le 17 janvier dernier, que même avec l’injection de nouvelles liquidités, un abaissement de la notation de la principale branche de MBIA n'était pas exclue. Le rehausseur, comme la plupart de ses concurrents, devra vraisemblablement verser de lourdes indemnités dans les mois à venir après avoir assuré des obligations adossées au crédit immobiliers subprime.

Pourtant, le groupe a cédé pour un milliard d’euros de titres plus tôt dans le mois pour renforcer son bilan. Warburg Pincus a investi 500 millions de dollars dans MBIA et s’est engagé à soutenir une émission obligataire de 500 millions d’euros. Gary Dunton, directeur général du rehausseur, a estimé que l’ensemble de ces mesures compensait les provisions. « Nous sommes persuadés que ces mesures, combinées à un moindre besoin en capital en raison d’un ralentissement de la croissance de nos activités, se traduiront par une position en matière de fonds propres dépassant les exigences pour avoir un triple A (...) Cela nous permettra de continuer à répondre aux besoins de nos clients et des investisseurs », a-t-il déclaré.

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