
Le Portugal revient sur le marché de la dette à long terme avec succès
La dette portugaise de long terme retrouve grâce aux yeux des investisseurs. Lisbonne a réalisé mardi avec succès une émission syndiquée d’obligations à 10 ans pour son premier emprunt à long terme depuis février 2011. Le pays a placé 3 milliards d’euros de dette arrivant à échéance le 15 février 2024 pour plus de 9 milliards d’euros de demande, a indiqué le ministre des Finances Vitor Gaspar. Selon IFR, la transaction a été réalisée à un taux d’environ 5,6%. Le Portugal avait mandaté six banques, Caixa BI, Citi, Crédit Agricole, Goldman Sachs, HSBC et Société Générale.
Pour les analystes, cette opération est un signe encourageant de «normalisation» sur le marché de la dette souveraine en Europe. Elle marque aussi une étape majeure dans la perspective d’un retour complet du Portugal sur les marchés, de quoi permettre au pays de s’affranchir d’ici mi-2014 du plan de soutien de la Troïka (FMI, Union européenne, BCE). Dans un contexte de taux bas, l’opération a profité du fort appétit du marché pour les investissements à haut rendement. L'émission s’est déroulée dans un environnement favorable quelques jours après la baisse de 0,25% du principal taux directeur de la BCE.
Pour Luca Cazzulani, analyste chez UniCredit, cette émission portugaise à 10 ans «marque un pas important dans la sortie de crise». Le pays avait déjà franchi une étape en janvier en émettant avec succès son premier emprunt à moyen terme depuis sa demande d’aide internationale en mai 2011. Cet emprunt syndiqué lui avait permis de lever 2,5 milliards d’euros. Les investisseurs anticipaient un retour du Portugal sur les marchés obligataires avant septembre conformément à l’objectif qui avait été fixé par ses bailleurs de fonds internationaux. Lisbonne vient d’ailleurs d’adopter une nouvelle série de mesures d’austérité afin de répondre aux exigences de la Troïka. «Avec cette émission, le Portugal devrait être dans une position confortable en terme de besoins de financement pour cette année», estime Luca Cazzulani.
Le taux portugais à 10 ans s’établissait mardi à environ 5,45% alors qu’il atteignait quelque 7% en début d’année. Le Portugal emboîte ainsi le pas à l’Irlande. Un peu plus tôt en mars, Dublin avait mis sur le marché ses premières obligations à 10 ans depuis son sauvetage européen. Le carnet d’ordres avait alors dépassé les 12 milliards d’euros, et la transaction finale s’était chiffrée à 5 milliards d’euros.
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Espionnage et financements européens : un chercheur russe sous surveillance à Vienne
Vienne - Depuis des années, un chercheur russe travaille en Autriche pour un institut international bénéficiant de fonds européens, après avoir collaboré avec une fondation soupçonnée d’espionnage et sanctionnée par l’UE. C’est ce qu’a révélé un grand quotidien du pays, sans que cela ne provoque le moindre remous. Dmitry Erokhin exerce à l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA), fondé pendant la Guerre froide afin de favoriser les échanges scientifiques entre Est et Ouest, et sis dans un château non loin de Vienne. Le jeune homme publie depuis 2019 des analyses sur la navigation dans l’Arctique, les investissements chinois en Europe de l’Est, l’impact de la fausse information ou le complotisme. Il a cosigné des travaux notamment avec trois autres chercheurs de l’IIASA, tous formés en Russie, selon les informations qu’ils ont partagés sur les réseaux sociaux. Mais d’après Der Standard, il a également été lié à la fondation Pravfond, soupçonnée de financer des projets de désinformation et la défense de suspects d’espionnage. Point de contact Le journal a publié un article à ce sujet en mai, dans le cadre d’une enquête internationale coordonnée par l’Organised Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un consortium de journalistes. Il affirmait notamment que M. Erokhin avait dirigé de 2022 à 2024 une association dédiée à «la promotion des valeurs culturelles, juridiques et humaines en général», et logée à la même adresse que l’Institut culturel russe à Vienne. M. Erokhin a utilisé cette association comme «point de contact» pour fournir une aide juridique à la diaspora russe en Autriche et Pravfond l’a rémunéré, selon le journal qui cite des courriels et documents internes transmis à la télévision danoise DR. Un mois plus tôt, en avril, la cour des comptes de l’Union européenne déplorait l’absence de contrôles pour s’assurer que les entités financées avec des fonds européens respectent les valeurs de l’UE. Selon son rapport 2024, l’IIASA a bénéficié d’un peu plus de 19 millions d’euros en contrats et subventions, dont une partie, qui n’est pas précisée, provient de l’UE. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a confirmé que M. Erokhin «disposait toujours d’un visa valide», le gouvernement «n"ayant aucune information de la part de la police» l’incriminant. L’affaire ne fait pas grand bruit. Et pour cause: en Autriche, les faits reprochés à ce chercheur, s’ils sont allégués, ne sont pas interdits par la loi. Car l’espionnage y est légal, quand il n’est pas opéré «au détriment de l’Autriche». Ce qui n’est pas le cas dans tous les pays européens. En Allemagne et au Royaume-Uni, des condamnations ont été prononcées contre des informateurs de Moscou. Au Danemark, une Russe a été arrêtée suite aux révélations du groupe audiovisuel public DR dans le cadre de l’enquête de l’OCCRP. Interrogé par l’AFP, l’IIASA a affirmé avoir diligenté une «enquête interne» suite aux informations du Standard, qui pouvaient supposer un possible conflit d’intérêt, ce qui serait contraire à son règlement. «L’IIASA n’a trouvé aucune preuve d’acte répréhensible de la part» du chercheur russe, «actuellement toujours employé», selon une porte-parole. «Il a nié toute implication» avec Pravfond et a «l’intention d’entreprendre une action en justice», a-t-elle ajouté. Der Standard a confirmé à l’AFP avoir reçu une lettre d’avocat exigeant de retirer le nom de M. Erokhin de son article en ligne, mais «pas de plainte». «Nous ne voyons aucune raison de modifier notre reportage», a précisé le quotidien. Contacté, Dmitry Erokhin n’a pas répondu à l’AFP. «Nouveaux délits» Ces dernières années, des scandales d’espionnage au profit de la Russie ont terni la réputation de Vienne auprès des services de renseignement occidentaux et le pays veut légiférer. Dans son programme de coalition, adopté cette année, le gouvernement dirigé par les conservateurs a prévu «de créer de nouveaux délits d’espionnage», sans préciser s’il comptait interdire l’espionnage au détriment d’autres États. Neutre depuis 1955 bien qu’elle ait dénoncé l’invasion russe de l’Ukraine, l’Autriche, qui se veut une terre de dialogue, subit les tensions internationales fragilisant des structures comme l’IIASA. L’Institut compte 19 Etats membres et une entité regroupant des pays d’Afrique sub-saharienne, et la coopération est de plus en plus difficile. Ses plus de 500 chercheurs viennent notamment d’Ukraine, de Russie, d’Israël ou d’Iran. L’IIASA n’a plus le droit, en raison des sanctions, de collecter la participation russe, même si le pays en reste membre. La contribution américaine a baissé, «ce qui laisse» selon une porte-parole un «déficit budgétaire important» nécessitant des économies «immédiates», comme des «baisses volontaires de salaire». Blaise GAUQUELIN © Agence France-Presse -
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