Le Portugal peine à racheter de la dette pour lisser ses remboursements obligataires

Hier, l'émetteur souverain n’a racheté que 215 millions d’euros de dettes sur les 9,5 milliards expirant en avril et juin
Tân Le Quang

Le Portugal ne semble toujours pas vouloir marcher sur les traces de la Grèce et de l’Irlande et s’en remettre à un plan de sauvetage international pour régler ses problèmes de dette. Afin d’éviter de crouler sous une avalanche de remboursements obligataires en avril et juin (9,49 milliards d’euros), l’IGCP, l’agence en charge de la dette publique portugaise, a ainsi racheté hier une partie de ce montant par adjudication inversée. «Cela permet de lisser les remboursements, plutôt que de payer en une fois lors de la date finale de remboursement», explique SG CIB.

Seulement voilà : les rachats n’ont atteint que 215 millions d’euros, réduisant à la marge les sommes à rembourser. Sur les 4,53 milliards d’euros expirant en avril, 190 millions ont été repris. Sur les 4,95 milliards arrivant à leur terme en juin, les rachats se sont élevés à 25 millions.

Pourtant, le montant proposé au rachat par les investisseurs s’est établi à 958 millions. Le ratio de couverture (montant offert sur montant racheté) est ainsi ressorti à 4,45 fois, contre 1,92 fois lors de la précédente opération de rachat de février 2010 à l’issue de laquelle 907 millions d’euros de dette de maturité 2010 et 2011 ont été rachetés. D’après UniCredit, ce résultat vient probablement de la distribution des offres en termes de prix/rendement. Pour la dette d’avril, le taux moyen s’est établi à 1,746%, un niveau à peu près en ligne avec le marché secondaire avant l’adjudication inversée. Le constat est le même pour celle de juin qui a été reprise à un rendement de 2,136%. «Cela peut indiquer que le Trésor a seulement racheté le montant offert autour des niveaux du marché secondaire», précise UniCredit. La banque ajoute que beaucoup d’offres ont été faites en dessous des niveaux du secondaire, indiquant que le marché n’a pas de souci à garder ces obligations d’Etat jusqu’à maturité. Ce qui est en quelque sorte rassurant à très court terme pour le Portugal.

Mais, au final, cela ne change pas la donne. Les taux à 10 ans portugais flirtent toujours avec des niveaux records à 7,415%. De plus, le pays a placé 1 milliard d’euros de bons du Trésor à 12 mois, à un taux de 3,987 %, soit 27 pb de plus que lors de l’adjudication de janvier. En tout, en 2011, le Portugal a levé, en brut, 3,7 milliards de dette à court terme et 4,55 milliards de dette à moyen long terme, contre un programme de 18-20 milliards.

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