Le Parlement grec approuve de justesse de nouvelles mesures de rigueur

Suite à de forts remous dans les rangs de la majorité au pouvoir, le gouvernement n’a obtenu que 153 votes positifs sur un total de 300 sièges
Yves-Marc Le Reour

Le plan d’austérité présenté par le gouvernement d’Antonis Samaras a finalement été approuvé de justesse mercredi soir par le Parlement grec, en dépit d’un rassemblement d’au moins 50.000 manifestants hostiles à ces mesures. De forts remous ont agité les rangs de la majorité durant ce vote puisque 7 députés des deux principaux partis de la coalition (socialistes et conservateurs) se sont abstenus ou ont voté contre. Immédiatement après le vote, ces dissidents ont été radiés par leurs partis respectifs. De leur côté, les députés du troisième parti de la coalition, la Gauche démocratique, se sont abstenus comme ils l’avaient annoncé. Au total, le gouvernement n’a obtenu que 153 votes positifs sur un total de 300 sièges.

«Le chemin est raide et difficile et impose des sacrifices. Mais il n’y a pas d’autre issue que de voter pour les mesures. Il n’y a pas d'échappatoire», a déclaré le ministre des Finances, Yannis Stournaras, devant les députés, alors qu’une grêve générale de 48 heures paralyse le pays. En déplacement à Singapour, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a également estimé que la Grèce n’avait «pas d’autre choix» que de poursuivre la remise en ordre de ses finances publiques.

Le nouveau plan prévoit notamment une baisse des pensions de retraite pouvant atteindre 25% et la suppression des primes de vacances versées aux fonctionnaires. L’adoption de ce train de mesures, d’un montant global estimé à 13,5 milliards d’euros, est une condition préalable au versement de 31,5 milliards d’euros d’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, dont la majeure partie doit servir à recapitaliser les banques du pays. Le déblocage de ces fonds, indispensable pour éviter une cession de paiement du pays dès la mi-novembre, avait été suspendu en raison du non-respect par Athènes de ses engagements antérieurs en matière d’assainissement des comptes publics.

Malgré les multiples plans d’austérité adoptés depuis le début de crise, la dette publique grecque devrait encore progresser pour s’élever à 189% du PIB en 2013. La prochaine étape cruciale pour le Parlement grec est désormais le vote du budget prévu dimanche. Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront le lendemain à Bruxelles, devraient prendre à cette occasion une décision sur le paiement ou non de la nouvelle enveloppe d’aide.

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