Le mouvement de hausse des taux longs s’accentue en Europe

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a invité hier à relativiser l’importance de la récente correction.
Solenn Poullennec

Le gouverneur de la Banque de France a invité à relativiser l’importance du mouvement haussier des rendements souverains qui s’est pourtant accentué dans la journée d’hier. Alors que la Commission européenne a révisé à la hausse ses prévisions de croissance économique pour la zone euro, les rendements des titres à 10 ans des pays dits périphériques de la zone, comme le Portugal, l’Espagne et l’Italie, se sont tendus d’une trentaine de points de base (pb), pour atteindre respectivement 2,36%, 1,77% et 1,80%. La Grèce, qui n’a toujours pas trouvé d’accord avec ses créanciers et qui pourrait avoir du mal à honorer ses engagements vis-à-vis du Fonds monétaire international ce mois-ci, a vu le rendement de ses titres à 10 ans se tendre de 63 pb hier à 10,77%.

Même si l'écartement a été moins marqué pour les titres d’autres pays européens, il les a tous touchés. Ainsi, le rendement du Bund s’est tendu de plus de 6 points de base pour atteindre 0,51%. Sur une semaine, la hausse est de plus de 35 pb.

«Il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Il est normal qu’il y ait des fluctuations de taux», assurait hier matin, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, à l’occasion de la présentation du rapport annuel de son institution. «La politique monétaire donne la garantie que des taux très bas seront maintenus sur les 18 prochains mois au moins», a-t-il poursuivi expliquant qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter pour la transmission de la politique de la BCE. Et de relever qu’il y a encore peu de temps, les marchés s’inquiétaient plutôt du passage des rendements des titres longs en territoire négatif.

«Une des explications possibles à un mouvement qui voit à la fois le Bund, les périphériques et les actions corriger serait d’envisager le fait que la BCE ne va finalement pas continuer son QE comme prévu. Cela semble très prématuré», fait aussi valoir la recherche de Natixis. La BCE a promis qu’elle allait acheter pour 60 milliards d’euros de titres publics, de titrisations et d’obligations sécurisées par mois jusqu’en septembre 2016 au moins.

La zone euro n’était pas la seule concernée hier par le mouvement de hausse des taux. Alors que les élections britanniques doivent avoir lieu jeudi et font redouter le lancement d’un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le rendement des titres britanniques se tendait de 13 pb à 1,96%. Sur une semaine, la hausse est de 27 pb. Les rendements américains s'écartaient hier de 4 pb à 2,19% tandis que la parité euro-dollar remontait à 1,118.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...