Le mauvais début d’année ternit la prévision de croissance aux Etats-Unis

Le commerce extérieur a fait reculer la croissance du PIB américain au premier trimestre à un rythme de 0,2%, bien inférieur aux attentes.
Patrick Aussannaire

C’est devenu une habitude. La croissance du PIB américain a subi un coup d’arrêt au premier trimestre en chutant à un rythme annualisé atone de 0,2%, confirmant ainsi les prévisions pessimistes véhiculées par le dernier indicateur «GDPNow» de la Fed d’Atlanta. Elle ressort bien en dessous des attentes du consensus qui tablait sur un ralentissement limité à 1%.

C’est le commerce extérieur, entravé par une grève des ports sur la Côte Ouest, qui est en grande partie à l’origine de ce revers en ayant retiré à lui seul 1,25 point à la croissance. Si le dollar chutait de 1,6% contre euro hier et de 1,2% contre les six autres principales devises selon l’indice DXY, le consensus s’attend à ce que le billet vert continue de constituer un frein à l’activité américaine au cours des prochains mois, en amputant la croissance du PIB de 0,6 point sur l’année 2015.

«En plus de la météo, la chute marquée des prix du pétrole, le raffermissement persistant du dollar et le déclin des dépenses d’investissement liées au pétrole sont autant d’éléments contribuant au ralentissement économique», explique SG CIB. Si les facteurs climatiques avaient entraîné une contraction du PIB de 2,1% au premier trimestre 2014 suivi de deux trimestres en forte croissance, les économistes sont partagés quant aux perspectives dans les prochains mois de cette année. «Contrairement à avril 2014, où l’activité économique montrait déjà un redressement au terme d’un hiver rigoureux, les données récentes restent teintées de fragilité», alerte SG CIB. A court terme, la contribution positive des stocks de 0,74 point à la croissance au premier trimestre fait craindre un effet inverse au deuxième.

Les économistes espèrent néanmoins que la baisse du chômage et les effets positifs de la chute des prix du pétrole sur le pouvoir d’achats des ménages américains permettent à la demande intérieure de redevenir le principal moteur de la croissance aux Etats-Unis. Même si elle ralentit, la consommation des ménages a progressé à un rythme de 1,9% conforme aux attentes au premier trimestre avec une hausse du taux d’épargne de 0,6 point à 5,5%. Dans le même temps, le rythme de progression des investissements en produits issus de la propriété intellectuelle est resté solide à 7,8%.

Si le consensus Bloomberg établi fin mars tablait sur une croissance du PIB américain de 3,1% cette année, les prévisions devraient être revues à la baisse après la déception du premier trimestre.

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