Le marché secondaire de la titrisation compte des facteurs de soutien

Le repositionnement récent des investisseurs et la mise en vente de titres par certaines banques entretiennent le début d’embellie du secteur
Tân Le Quang

Même si elles ont redonné vie au marché primaire de la titrisation, les récentes émissions publiques de Tesco, de Volkswagen et de Lloyds ne constituent pas à elles seules les facteurs de soutien au début d’embellie que connaît ce secteur en Europe. De fait, le rééquilibrage progressif de l’offre et de la demande, qui a débuté cet été, a permis de maintenir un certain niveau d’activité sur marché secondaire. Ce processus se traduisant par un rétrécissement significatif généralisé des spreads en Europe.

Sur ce point, le repositionnement actuel des desks de trading, des investisseurs privés et des fonds d’arbitrage sur la classe d’actifs a eu pour effet d’accélérer la mise en circulation, sur le marché, de listes d’intérêts vendeurs de titrisations, les fameux «BWIC» [bids wanted in competition, ndlr]. «Les listes d’intérêts vendeurs continuent d’émerger dans toutes les classes d’actifs et pour des tailles de plus en plus significatives», note Barclays Capital. L’établissement a récemment vu des titres de RMBS portugais, espagnols, italiens, britanniques et allemands changer de mains dans ce cadre ou en dehors de ces listes. «Les banques et en particulier les mauvaises banques, qui tiennent absolument à se délester d’une partie de leurs positions aux niveaux de valorisations élevés, semblent être à la source de ces listes», ajoute l'établissement.

Dans le même temps, davantage d’émetteurs ont pris le pari d’une revalorisation future des valorisations en prenant l’initiative de lancer des offres de rachats sur des tranches émises. De fait, la tendance actuelle est clairement à l’accélération des tender-offers. Commerzbank a récemment racheté deux tranches de RMBS synthétiques pour 38,2 millions d’euros. Selon l'équipe de recherche ABS & CDO de Natixis, BNP Paribas a débuté ce lundi une prise aux enchères de plusieurs tranches des RMBS espagnols du véhicule UCI. Le gérant néerlandais Faxtor ABS a proposé de racheter près de 29,9 millions d’euros des tranches seniors d’un CDO d’ABS à un prix indiqué de 75%.

A moins d’un nouveau choc exogène défavorable aux marchés de crédit, Deutsche Bank estime que l’équilibre entre une base d’investisseurs à la recherche de rendement d’un côté et des plates-formes de trading «sell-side» engagées de l’autre, devrait réduire le risque d’une forte correction du marché secondaire et donc d’un écartement frénétique des spreads.

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